Une décennie de progrès: Dix ans de Filles, Pas Epouses et du partenariat mondial pour la fin du mariage des enfants
Rapport dressant le bilan des progrès accomplis, des connaissances acquises et des mesures à prendre pour tirer le meilleur parti de notre énergie collective et accélérer les changements au cours de la prochaine décennie.
Au cours de la dernière décennie, des millions de filles ont bénéficié d’une liberté accrue, de meilleures perspectives d’avenir et d’une plus grande capacité à décider de la conduite de leur vie. Ces changements ont été progressifs et se sont accélérés à mesure que Filles, Pas Epouses: Le Partenariat Mondial pour la Fin du Mariage des Enfants a gagné en importance, en expérience et en influence.
À l’occasion de notre dixième anniversaire, voici six raisons de se rallier à notre objectif:
1. Des progrès significatifs à grande échelle sont possibles
À l’échelle mondiale, le taux de mariages d’enfants, ou taux de prévalence [1], a diminué d’environ 15 pour cent depuis 2010 [i]. Cela signifie que 25 millions de filles ont évité le mariage au cours de la dernière décennie. Les progrès sont toutefois inégaux et, sans une accélération des changements, 100 millions de filles supplémentaires se marieront pendant l’enfance d’ici 2030 [ii] – une prévision qui exclut l’impact de la pandémie de COVID-19. Nous allons utiliser les preuves que nous avons accumulées pour galvaniser le Partenariat et poursuivre notre marche vers l’avant.
2. Notre Partenariat est plus fort que jamais
En 10 ans seulement, notre Partenariat est passé de 50 à plus de 1 500 organisations membres autour du globe. Ces diverses organisations ont mis en commun leur expérience et mis à profit le pouvoir de l’action collective pour provoquer des changements.
3. Des leaders du monde entier passent à l’action
Lorsque Filles, Pas Epouses a été fondée en 2011, le mariage des enfants ne constituait pas une priorité politique. Aujourd’hui, des leaders du monde entier se sont engagés à agir pour la fin du mariage des enfants et l’égalité des genres. Les organisations membres de Filles, Pas Epouses ont contribué à exiger ces engagements et leur réalisation auprès de leurs gouvernements. Un plus grand nombre de pays donateurs et de fondations privées ont exprimé leur appui et Filles, Pas Epouses continue de collaborer avec ces institutions en vue de diversifier le financement et de combler les lacunes.
4. Nous avons dégagé un consensus sur les moyens de mettre fin au mariage desenfants
Nous avons renforcé notre compréhension des causes du mariage des enfants, de ses conséquences et des moyens d’y mettre fin. Cela renforce notre position pour plaider en faveur du financement et du soutien des stratégies qui contribueront le plus efficacement à prévenir le mariage des enfants, à soutenir les filles déjà mariées et à réaliser l’égalité des genres. Notre théorie du changement fait état des approches nécessaires et du rôle que tout le monde doit jouer à cet égard.
5. Nous avons validé et renforcé notre approche
Nous avons testé notre théorie du changement et mis à profit l’expérience de nos organisations membres pour tirer encore plus d’enseignements sur les actions qui contribuent à mettre fin au mariage des enfants. Nous avons gagné en audace et adopté une approche promouvant l’égalité des genres qui démantèle les structures discriminatoires, propices au mariage des enfants. Nous avons amené des familles et des communautés (y compris les garçons, les hommes et les leaders traditionnels et religieux) à appuyer ce changement et à apprécier ses bienfaits dans leur propre vie. Nous avons approfondi notre compréhension des moyens de fournir des services répondant en priorité aux besoins des filles et leur permettant de réaliser leur plein potentiel, et ce même dans les contextes humanitaires. Enfin, nous nous sommes appuyé·e·s sur des changements juridiques préliminaires pour exiger des politiques et des programmes nationaux holistiques et bien financés en faveur de la fin du mariage des enfants et de l’égalité des genres.
6. Nous savons ce qu’il reste à faire
Cette dernière décennie a été une période pleine de réussites, non seulement pour le Partenariat mondial, mais également pour notre mouvement dans son ensemble. Cependant, notre travail est loin d’être terminé : 12 millions de filles continuent d’être mariées chaque année [iii], et la pandémie de COVID-19 menace d’accroître ce nombre.
Pour veiller à l’efficacité du mouvement et faire de cette génération la dernière à marier ses filles, nous devons améliorer et accroître le financement, la volonté politique et les actions collectives qui contribuent à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). Nous devons centrer les actions sur les filles, transformer les normes sociales, élargir notre portée et aider les mouvements de la société civile à devenir le moteur des changements à tous les niveaux.
La voie vers la fin du mariage des enfants est longue. Toutefois, cette dernière décennie démontre que nous avons l’expérience, les connaissances et les relations nécessaires pour poursuivre notre marche vers l’avant jusqu’au jour où, enfin, chaque fille sera libre de réaliser son plein potentiel dans chaque aspect de sa vie.
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1. La « prévalence » est l’indicateur standard utilisé pour mesurer la proportion de mariages d’enfants. Elle correspond au pourcentage de femmes de 20 à 24 ans, mariées ou ayant vécu maritalement avant l’âge de 18 ans.
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Sources de données
- i UNICEF, 2021a, COVID-19: A threat to progress against child marriage.
- ii Ibid.
- iii UNICEF, 2021b, Child marriage database.