Les dernières données sur le mariage des enfants : Tendances de la prévalence et de la charge dans le monde

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Une séminaire d'apprentissage pour explorer les dernières données relatives à la prévalence et au fardeau des mariages précoces - là où ils diminuent, là où ils augmentent et comment nous pouvons cibler notre travail afin d'accélérer les progrès.

En nous appuyant sur les données et les preuves les plus récentes, nous pouvons comprendre quels progrès ont été réalisés au fil du temps, comment les maintenir et quels domaines doivent être prioritaires et accélérés pour prévenir les mariages d'enfants et soutenir les filles mariées.

Tendances actuelles

  • La prévalence (le pourcentage) et le nombre absolu de mariages d’enfants[i] diminuent à l’échelle mondiale. Cependant, au rythme actuel, cette diminution n’est pas assez rapide ni équitable pour atteindre la cible des Objectifs de développement durable (ODD) visant à mettre fin à la pratique d’ici 2030[ii].
    • La prévalence mondiale est passée de 23 % à 19 % au cours de la dernière décennie.
    • Aujourd’hui, 640 millions de filles et de femmes dans le monde ont été mariées avant l’âge de 18 ans.
    • Au rythme actuel, il faudra 300 ans pour mettre fin au mariage des enfants.
  • Les progrès ont été inégaux entre (et dans) les pays et les régions, un fait masqué par les moyennes. Les pays caractérisés par des niveaux moindres d’inégalités de genre ont réalisé les plus grands progrès sur le plan du mariage des enfants. Chez les filles des ménages les plus pauvres, on constate des progrès plus lents, voire une régression.
  • La région de l’Asie du Sud a connu le déclin de prévalence le plus marqué, mais possède tout de même le plus grand nombre absolu de filles-épouses. Dans le monde, près de la moitié (45 %) des filles et des femmes mariées avant l’âge de 18 ans vivent en Asie du Sud. L’Inde en compte pas moins d’un tiers[iii].
  • Les taux de prévalence stagnent et sont supérieurs à la moyenne mondiale dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (33 %) et celle de l’Amérique latine et des Caraïbes (23 %). Dans ces régions, la plupart des filles qui se marient ou se mettent en couple donnent également naissance avant l’âge de 18 ans[iv].
    • 7 des 10 pays aux taux de prévalence les plus élevés se trouvent en Afrique de l’Ouest et du Centre, où des crises exacerbent la vulnérabilité des filles.
    • Dans le Sahel, le taux de prévalence est d’environ 70 %. Environ 95 % des filles mariées ne fréquentent pas l’école et 9 sur 10 donnent naissance avant l’âge de 20 ans.[v]
    • En Amérique latine et dans les Caraïbes, le mariage des enfants prend souvent la forme d’unions non officielles, considérées comme normales par la plupart des gens. Dans cette région, nous manquons de données et de preuves pour illustrer les changements et plaider en leur faveur.
  • De nombreuses crises mondiales interreliées (une « polycrise ») menacent les progrès.
    • À elle seule, la pandémie de COVID-19 devrait entraîner le mariage de 10 millions de filles supplémentaires d’ici 2030.
    • Pour chaque décuplement du nombre de décès liés aux conflits, les taux de mariages d’enfants augmentent de 7 %
    • Pour chaque changement de 10 % dans les précipitations en raison des changements climatiques, les taux de mariages d’enfants augmentent de 1 %[vi].

Que doit-on faire ?

Pour atteindre la cible des ODD, la progression vers la fin du mariage des enfants devra se réaliser près de 20 fois plus rapidement[vii]. Aussi, nous devons remédier aux causes profondes du mariage des enfants de diverses façons :

  • Centrer les efforts sur les filles les plus marginalisées – y compris celles qui sont ou ont été mariées ou en couple – et appuyer leurs droits, leurs occasions de se regrouper et leur leadership (collectif).
  • Mobiliser les familles et les communautés, dont les garçons et les hommes, les leaders religieux et traditionnels, les enseignant·e·s et les professionnel·le·s de la santé en faveur de masculinités positives et de la transformation des normes sociales.
  • Donne la priorité aux lois, aux politiques et aux services au sein d’un écosystème centré sur les droits humains qui respecte les capacités évolutives. Cet écosystème doit notamment se caractériser par des services de santé et de droits sexuels et reproductifs exempts de stigmatisation et abordables, douze années de scolarité de qualité, une réduction de la pauvreté dans le respect de l’égalité des genres et la participation des femmes à la population active.
  • Produire et utiliser de nouvelles données et preuves, avec et pour les filles et les adolescentes, afin d’illustrer les tendances, combler les lacunes et élaborer des plaidoyers et des programmes promouvant l’égalité des genres adaptés au contexte. Cela implique notamment d’investir dans des enquêtes longitudinales et de collecter des données ventilées par âge pour témoigner de l’évolution de l’âge de mariage médian.

Ressources connexes

Notes et références

[i] Le terme « mariage des enfants » englobe ici toutes les formes de mariages et d’unions d’enfants, précoces et forcés dont au moins une des parties n’a pas 18 ans.

[ii] UNICEF, Is an end to child marriage within reach? Latest trends and future prospects, 2023.

[iii] Ibid.

[iv] Ibid.

[v] UNICEF, Child marriage in the Sahel, 2020.

[vi] Ibid.

[vii] Ibid.

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