L'engagement de Filles Pas Epouses à la 16ème édition du Forum Social Mondial
Découvrez comment Filles Pas Epouses s'est engagée dans différents événements lors de la 16e édition du Forum Social Mondial à Katmandou au Népal du 15 au 19 février 2024.
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À propos du Forum social mondial-Forum féministe mondial 2024
Le Forum Social Mondial 2024 (« World Social Forum » ou WSF en anglais) s'est tenu à Katmandou, au Népal, du 15 au 19 février 2024. Plus de 50 000 activistes et intellectuels de 98 pays des 6 continents se sont engagés dans des dialogues créatifs et critiques sur diverses questions socio-économiques, climatiques et politiques. Leur vision commune était « Un autre monde est possible ». Au cours de cet événement transformateur, des communautés d'agriculteurs, des femmes marginalisées, des jeunes, des groupes indigènes et des organisations de la société civile se sont unis dans l'espoir, l'inspiration et la solidarité. Ils ont cherché à susciter des changements positifs en vue d'un avenir plus équitable et plus durable.
Le Forum Féministe Mondial, un rassemblement dynamique d'activistes, de penseurs et de défenseurs, a été organisé en parallèle au WSF. Cet événement historique a été orchestré par plus de 40 organisations de défense des droits de l'homme, groupes de femmes et réseaux de femmes, tous unis par un engagement commun à faire progresser l'égalité des genres, la justice et les droits de l'homme à l'échelle mondiale. Au cœur du forum se trouvaient 12 espaces thématiques, chacun dédié à l'exploration de questions clés affectant les femmes/filles et les communautés marginalisées. Ces espaces ont facilité les discussions approfondies, le partage d'expériences et l'élaboration de stratégies pour lutter contre les préjugés et l'oppression systémiques. Des thèmes tels que la politique féministe transformatrice, la vision de la paix, les droits de l'homme, les droits fonciers, l'autonomie corporelle et la justice écologique ont été explorés, reflétant les divers défis auxquels sont confrontées les féministes du monde entier. Tout au long de l'événement, les participants ont mis l'accent sur l'autonomisation, la solidarité, le leadership des jeunes et les approches féministes intersectionnelles en tant que catalyseurs du changement social. Les participants sont repartis avec un sentiment d'unité et d'objectif collectif, sachant que leurs voix, lorsqu'elles sont amplifiées, peuvent remodeler les sociétés. Le Forum féministe mondial a illustré le pouvoir de l'action collective. En amplifiant les voix marginalisées et en construisant des alliances entre les secteurs et les régions, il a fait avancer les agendas féministes, nous rapprochant ainsi de sociétés plus inclusives et plus équitables.
Assemblée des femmes - Dialogue critique sur la violence basée sur le genre
Le 16 février 2024, l'Assemblée des femmes organisée par le Comité « Au-delà de Pékin » a organisé un dialogue critique sur la violence basée sur le genre (« gender-based violence » ou GBV en anglais) dans le cadre du Forum social mondial. Parmi les éminents panélistes issus de différents secteurs des droits de l'homme, figurait Shristi Kolakshyapati, responsable principale des partenariats régionaux et de l'impact pour l'Asie chez Filles Pas Epouses. Ses réflexions ont mis en lumière les liens complexes entre la GBV et le mariage et les unions d'enfants, précoces et forcés (CEFMU en anglais), soulignant la nécessité d'agir de toute urgence.
Pour progresser, il faut que les filles soient libres d'exercer leurs droits et leur pouvoir d'action
Elle a souligné que l'inégalité entre les genres perpétue un cycle de privation. Les filles et les femmes sont privées de leurs besoins essentiels, d'une participation significative et de leurs droits fondamentaux. Cette inégalité est profondément ancrée dans les normes sociales, les structures politiques et les modèles économiques. En conséquence, les filles et les femmes ont un accès limité aux services essentiels, notamment à la santé et aux droits sexuels et reproductifs (SDSR), à l'éducation et aux opportunités économiques et politiques. De plus, leur autonomie sur leur propre trajectoire de vie et leur corps - décider quand, si et qui se marier - est réduite, ce qui les rend vulnérables à la GBV.
De multiples facteurs exacerbent cette situation. La pauvreté, les possibilités d'éducation limitées, les effets du changement climatique et l'insécurité aggravent les défis auxquels sont confrontées les filles et les femmes. La CEFMU, en particulier, amplifie l'inégalité entre les genres et vice-versa. Lorsque les filles sont contraintes à des mariages précoces, leurs droits sont violés et leur qualité de vie s'en ressent. Tragiquement, ces conséquences vont bien sûr aussi à leurs enfants.
Son message était clair : la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) passe par le démantèlement des structures discriminatoires. Tant que toutes les filles ne seront pas libres d'exercer leurs droits et leur pouvoir, de faire des choix et d'agir en conséquence, nous ne pourrons pas prétendre à un véritable progrès. La lutte contre la GBV nécessite des efforts concertés entre les secteurs et les communautés
La vision du Generation Equality Forum pour l'action contre la violence liée au genre.
Shristi a également partagé les idées de la coalition d'action contre la GBV du Generation Equality Forum. Voici les éléments clés de leur vision :
- Modifier les relations de pouvoir et les normes sociales : La lutte contre la GBV nécessite de remettre en question la dynamique du pouvoir et de transformer les normes sociales.
- Approches fondées sur des données probantes : Intégrer des stratégies fondées sur des données probantes dans les efforts de prévention et de réponse à la GBV.
- Engagements globaux : Prendre et mettre en œuvre des engagements globaux pour lutter contre la GBV.
Shristi a fait le lien entre la vision du FEM pour l'action contre la GBV et la stratégie de Filles Pas Epouses. Elle a souligné comment cette vision s'aligne sur la stratégie et les priorités de Filles Pas Epouses. Notre engagement en faveur d'une approche multisectorielle et transformatrice du genre renforce l'urgence de la lutte contre la GBV et de la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes. En conclusion, le chemin vers l'égalité exige une action collective, des politiques éclairées et une détermination inébranlable. Unissons-nous pour créer un monde où chaque fille peut s'épanouir, à l'abri de la violence et de la discrimination.
Voir la couverture médiatique de l'assemblée des femmes lors du Forum social mondial
Forum féministe mondial - Initiatives menées par des jeunes pour lutter contre le CEFMU
Le 18 février 2024, le Forum féministe mondial et le Forum social mondial ont accueilli un événement majeur intitulé « Youth-led initiatives to address Child, Early, Forced Marriage, and Union (CEFMU) » (en français, Initiatives menées par des jeunes pour lutter contre le mariage et l'union des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé). Cet événement était organisé par Filles Pas Epouses : Le Partenariat Mondial pour la Fin du Mariage des Enfants, en partenariat avec Filles Pas Epouses Nepal, Girl's Rights Forum Nepal, South Asia Initiative to End Violence Against Children (SAIEVAC), National Action and Coordinating Group to end Violence against Children (NACG), Terre des hommes, Foundation et World Vision Nepal. Ce rassemblement était plus qu'un simple événement, c'était un appel au changement, un témoignage du pouvoir de la voix des jeunes dans la lutte contre le mariage des enfants.
Mariage d'enfants et voix des jeunes en Asie du Sud
L'Asie du Sud, qui abrite environ 45 % des enfants mariés dans le monde, est l'épicentre de ce problème. La région fait des progrès dans la réduction des mariages d'enfants, mais le rythme doit être multiplié par sept pour éliminer les mariages d'enfants d'ici à 2030, conformément à l'objectif de développement durable (ODD) 5.3.
L'événement a constitué une plateforme dynamique permettant aux jeunes de partager leurs expériences, de discuter de leurs choix et de plaider en faveur du changement. Il s'agissait de reconnaître que les jeunes ne sont pas seulement des victimes ou des bénéficiaires passifs de programmes, mais des contributeurs actifs qui ont beaucoup à offrir. L'événement était divisé en deux parties.
Première partie : Le mariage des enfants est une forme de violence à l'encontre des enfants
La première partie a débuté par un accueil chaleureux de la part d'Adarsha Tiwari, suivi d'une présentation des objectifs de l'événement par Shreya Gosh, responsable pour l'Asie de Filles Pas Epouses. Eshani Ruwanpura, du bureau régional de l'UNICEF pour l'Asie du Sud, a ensuite présenté un exposé sur le mariage d'enfants en Asie du Sud, qui a suscité des discussions sur les solutions possibles pour lutter contre le mariage d'enfants.
Rinchen Chophel, directeur général de l'Initiative d'Asie du Sud pour mettre fin à la violence contre les enfants (SAIEVAC) et vice-président du point focal des rapporteurs pour l'Asie-Pacifique de la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant, a été invité en tant qu'orateur global. Il a mis l'accent sur la question cruciale du mariage des enfants. Dans sa perspective perspicace, il a souligné que le mariage d'enfants n'est pas seulement une pratique sociale néfaste, mais aussi une forme flagrante de violence à l'encontre des enfants. En les privant de leurs droits fondamentaux, en particulier les jeunes filles, le mariage d'enfants perpétue l'injustice.
Points clés soulignés par le Dr Chophel :
- Approche globale : La lutte contre le mariage des enfants nécessite une approche globale qui englobe divers aspects des droits de l'enfant. Il ne s'agit pas d'une question isolée, mais d'une question intimement liée à des droits et à un bien-être plus larges.
- Le potentiel de l'Asie du Sud : M. Chophel se dit optimiste quant à la capacité de l'Asie du Sud à réduire de manière significative le nombre de mariages d'enfants. Par des efforts concertés, la région peut contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).
- Impliquer les enfants et les jeunes : Mme Chophel souligne l'importance d'associer les enfants et les jeunes aux efforts de lutte contre le mariage des enfants. Leur voix doit être entendue et ils devraient participer activement à l'élaboration des politiques et des interventions.
- Implication des gouvernements : Les gouvernements jouent un rôle crucial dans la formulation des politiques et des stratégies visant à réduire le nombre de mariages d'enfants. Les efforts de plaidoyer en collaboration avec les organes gouvernementaux sont essentiels pour obtenir des changements significatifs.
Les idées du Dr Chophel ont servi d'appel à l'action, nous exhortant à donner la priorité à la lutte contre le mariage des enfants et à protéger les droits de notre plus jeune génération. Travaillons ensemble pour créer un monde où le potentiel de chaque enfant est nourri et sauvegardé.
Deuxième partie : Nous devons donner aux jeunes les moyens de s'attaquer à la cause première du mariage des enfants
La deuxième partie de l'événement a consisté en un débat avec des jeunes de la région de l'Asie du Sud. Les panélistes ont partagé leurs idées sur les campagnes de jeunesse visant à lutter contre le mariage d'enfants et ont souligné l'importance de sensibiliser les adolescentes et la nécessité de mettre en place des politiques et des activités destinées aux jeunes afin de s'attaquer à la racine du problème du mariage d'enfants. Voici les principaux enseignements tirés de cette réunion qui a eu un impact considérable :
- Reconnaître les droits fondamentaux : Le mariage des enfants n'est pas seulement une pratique culturelle néfaste, c'est une violation des droits fondamentaux des enfants. En le reconnaissant, nous ouvrons la voie à un changement significatif.
- Une approche multidimensionnelle : Pour lutter efficacement contre le mariage des enfants, nous devons engager des discussions multidimensionnelles. Cela signifie qu'il faut non seulement aborder les aspects juridiques et sociaux, mais aussi comprendre les conséquences sur les jeunes vies.
- Des initiatives menées par les jeunes : Les mouvements de base menés par les jeunes jouent un rôle essentiel. Leur passion, leur énergie et leur engagement permettent de sensibiliser l'opinion, de plaider en faveur de réformes politiques et de mener des interventions visant à prévenir le mariage des enfants.
- Éducation et autonomisation : Les adolescents doivent avoir accès à une éducation scolaire et supérieure de qualité, y compris à une éducation sexuelle complète. En leur donnant les moyens d'acquérir des connaissances, on leur permet de faire des choix éclairés et de poursuivre d'autres objectifs de vie au-delà du CEFMU.
- Plaidoyer et collaboration en matière de politiques : Les gouvernements et les organisations doivent collaborer pour formuler des stratégies efficaces. En travaillant ensemble, nous pouvons lutter contre le mariage des enfants et protéger les jeunes vulnérables.
En conclusion, reconnaissons le pouvoir des jeunes. En responsabilisant les adolescents et en défendant leur cause, nous pouvons créer un avenir libéré des chaînes du mariage d'enfants. Ensemble, nous pouvons faire la différence.
Dans le temps qu'il faudra pour lire cet article, 135 filles de moins de 18 ans ont été mariées.
Chaque année, 12 millions de filles sont mariées avant l’âge de 18 ans.
Soit 23 filles par minute
Près d'une fille toutes les trois secondes