Grèce

Il n'existe pas de données gouvernementales accessibles au public sur le mariage des enfants en Grèce.

On pense que le mariage d'enfants est répandu au sein des communautés grecques musulmanes et roms qui vivent principalement dans la région de Thrace en Grèce. Toutefois, ces mariages n'étant pas enregistrés, les données disponibles sont très limitées.

Le mariage d'enfants est motivé par l'inégalité entre les sexes et la croyance que les femmes et les filles sont en quelque sorte inférieures aux hommes et aux garçons.

Il existe peu d'informations sur les mariages d'enfants en Grèce, mais les études disponibles suggèrent qu'ils sont exacerbés par :

La migration: Les recherches suggèrent que les enfants en déplacement sont plus vulnérables au mariage des enfants. Une étude de l'UNICEF réalisée en 2017 a révélé qu'une fille sur cinq interrogées, originaire de pays d'Afrique de l'Ouest et de la Corne de l'Afrique, qui s'est réfugiée en Grèce, est partie parce qu'elle avait subi ou craint un mariage forcé.

Ethnicité: Une étude réalisée en 2014 par l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne montre qu'environ 2 % des filles roms âgées de 10 à 15 ans sont mariées ou cohabitent traditionnellement avec un partenaire dans 11 États membres de l'Union européenne, dont la Grèce. 16 % des garçons et filles roms âgés de 16 à 17 ans sont légalement ou traditionnellement mariés ou cohabitent dans ces 11 États.

La Grèce s'est engagée à mettre fin aux mariages d'enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés d'ici 2030, conformément à la cible 5.3 des objectifs de développement durable.

Le gouvernement a présenté un examen national volontaire lors du forum politique de haut niveau de 2022, mais le mariage des enfants n'y est pas mentionné.

La Grèce a coparrainé les résolutions suivantes du Conseil des droits de l'homme : la résolution procédurale de 2013 sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé, la résolution de 2015 sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé, la résolution de 2017 sur la reconnaissance de la nécessité de traiter la question du mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé dans les contextes humanitaires, la résolution de 2019 sur les conséquences du mariage des enfants, la résolution de 2021 sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé en temps de crise, y compris la pandémie de COVID-19, et la résolution de 2023 sur l'élimination et la prévention du mariage forcé. En 2014, la Grèce a également signé une déclaration commune au Conseil des droits de l'homme appelant à une résolution sur le mariage des enfants.

La Grèce a coparrainé les résolutions 2013, 2014, 2016, 2018, 2020 et 2022 de l'Assemblée générale des Nations unies sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé.

La Grèce a ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant en 1993, que le Comité des droits de l'enfant a interprétée pour recommander l'établissement d'un âge minimum du mariage de 18 ans, et la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 1983, qui oblige les États à garantir le libre et plein consentement au mariage.

Lors de son examen en 2024, le Comité CEDAW s'est dit préoccupé par la prévalence du mariage des enfants, en particulier au sein de la communauté rom et de la communauté musulmane minoritaire de Thrace. En Thrace, les muftis, qui sont choisis par la communauté, sont compétents pour les mariages musulmans et célèbrent les mariages de filles de moins de 15 ans, avec le consentement des parents. Le Comité a recommandé au gouvernement de supprimer toutes les exceptions au mariage avant l'âge de 18 ans, de s'attaquer aux causes profondes du mariage des enfants, d'encourager le signalement des mariages d'enfants et de fournir des services de soutien aux victimes de mariages d'enfants.

Lors de son examen en 2022, le Comité des droits de l'enfant des Nations unies a recommandé au gouvernement de sensibiliser aux effets néfastes du mariage d'enfants, en particulier au sein de la communauté rom et de la minorité musulmane de Thrace, et d'encourager le signalement des mariages d'enfants afin de mettre en place des programmes de protection pour les victimes.

La Grèce a ratifié la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique (connue sous le nom de Convention d'Istanbul), qui considère le mariage forcé comme une forme grave de violence à l'égard des femmes et des filles, et qui oblige légalement les États parties à criminaliser le fait de forcer intentionnellement un adulte ou un enfant à se marier.

Lors du London Girl Summit en juillet 2014, le gouvernement a signé une charte dans laquelle il s'engage à mettre fin au mariage des enfants d'ici 2020.

Dans son rapport au Comité des droits de l'enfant des Nations unies, le gouvernement a reconnu en 2018 qu'il existe en Grèce des femmes et des filles exposées à certaines formes de violence, y compris les mariages précoces et forcés, qui nécessitent l'adoption de mesures et d'actions spécifiques.

Le gouvernement a également indiqué que le plan d'action national pour l'égalité des sexes 2016-2020 prévoit des campagnes de formation et d'éducation sur les effets des mariages précoces et forcés auprès des filles et des garçons, des parents et des médiateurs interculturels, en ciblant les communautés de Roms, de migrants et de réfugiés.

En vertu du code civil grec, l'âge minimum légal du mariage est de 18 ans. Toutefois, les personnes âgées de moins de 18 ans peuvent se marier avec le consentement d'un tribunal compétent, s'il existe des "raisons importantes" pour le mariage. Toutefois, le code civil ne précise pas ce qui constitue des raisons importantes et la décision est donc prise au cas par cas.

La Grèce dispose d'un double système judiciaire dans lequel la minorité musulmane de la région de la Thrace occidentale est autorisée à appliquer la charia. Les muftis sont nommés par l'État grec et sont compétents en matière de mariage. Dans ce cas, le mariage des enfants est autorisé lorsque la fille est enceinte ou avec le consentement des parents. Selon la loi hanafi, une fille ou un garçon doit atteindre la puberté avant de pouvoir se marier. Les filles de moins de 15 ans doivent avoir le consentement de leurs parents pour se marier. Les mariages hanafi sont légalement reconnus par le droit grec et le droit civil.