Îles Marshall

26 % des filles des Îles Marshall sont mariées avant l'âge de 18 ans et 6 % le sont avant leur quinzième anniversaire.

12 % des garçons des Îles Marshall sont mariés avant l'âge de 18 ans.

Les taux de mariage d'enfants dans les Îles Marshall peuvent être encore plus élevés en raison des mariages coutumiers et informels de cohabitation qui ne sont pas officiellement enregistrés par les tribunaux.

Le mariage d'enfants est motivé par l'inégalité entre les sexes et la croyance que les femmes et les filles sont en quelque sorte inférieures aux hommes et aux garçons.

Il existe très peu d'informations sur le mariage des enfants dans les Îles Marshall, mais les données disponibles suggèrent que le mariage des enfants est également motivé par :

Pratiques néfastes : Les attitudes patriarcales sont bien ancrées et la pratique du mariage coutumier, qui n'est pas soumis à l'âge minimum requis, est très répandue, en particulier dans les îles périphériques. Elle contraint les filles à se marier, surtout lorsqu'elles sont enceintes.

Exploitation : Selon le Comité CEDAW, certaines femmes et filles marshallaises sont exploitées par des étrangers - des hommes qui les épousent afin d'obtenir la nationalité marshallaise, qui leur permet d'entrer sans visa aux États-Unis, et qui demandent ensuite le divorce.

Les Îles Marshall se sont engagées à mettre fin aux mariages d'enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés d'ici 2030, conformément à la cible 5.3 des Objectifs de développement durable.

Le gouvernement a présenté un examen national volontaire pour 2021, mais celui-ci ne mentionnait pas le mariage des enfants. Le gouvernement n'a pas présenté d'examen national volontaire dans le cadre d'un forum politique de haut niveau depuis 2021.

Les Îles Marshall ont coparrainé les résolutions suivantes du Conseil des droits de l'homme : la résolution de 2021 sur les mariages d'enfants, les mariages précoces et les mariages forcés en temps de crise, y compris la pandémie de COVID-19, et la résolution de 2023 sur l'élimination et la prévention du mariage forcé. Les Îles Marshall ont également coparrainé les résolutions de 2016 de l'Assemblée générale des Nations unies sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé.

Les Îles Marshall ont ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant en 1993, que le Comité des droits de l'enfant a interprétée pour recommander l'établissement d'un âge minimum du mariage de 18 ans, et ont adhéré à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 2006, qui oblige les États à garantir le libre et plein consentement au mariage.

En 2018, le Comité CEDAW s'est dit préoccupé par la persistance de stéréotypes discriminatoires concernant les rôles et les responsabilités des femmes et des hommes, qui perpétuent des pratiques néfastes telles que le mariage des enfants dans les Îles Marshall.

En 2018, le Comité des droits de l'enfant des Nations unies a exprimé des préoccupations similaires concernant la prévalence des mariages coutumiers d'enfants et a exhorté le gouvernement à prévenir cette pratique, notamment en renforçant ses campagnes et programmes de sensibilisation.

Lors de l'examen périodique universel de 2020, le Comité CEDAW s'est dit préoccupé par le fait que les mariages coutumiers ne prévoient pas d'âge minimum. Il s'est également inquiété du fait que les femmes et les filles étaient souvent contraintes de contracter des mariages coutumiers, en particulier lorsqu'elles étaient enceintes. Il a recommandé que l'âge minimum soit strictement appliqué à tous les mariages par le biais d'une modification de l'article 434 de la loi sur l'enregistrement des naissances, des décès et des mariages.

De même, en 2018, le Comité des droits de l'enfant des Nations unies s'est inquiété de la prévalence des mariages coutumiers qui touchent les filles vivant dans les îles périphériques et a recommandé de renforcer les campagnes et les programmes de sensibilisation aux effets néfastes du mariage d'enfants. Le Comité s'est également inquiété de l'impact négatif du mariage d'enfants sur la scolarisation et a recommandé que la loi sur le système scolaire public soit effectivement mise en œuvre.

Les Îles Marshall sont un pays partenaire du Partenariat mondial pour l'éducation.

Au niveau régional, l'initiative régionale Spotlight Pacific s'appuie sur les engagements existants dans 16 pays insulaires du Pacifique, dont les Îles Marshall.

En février 2016, le ministère de l'intérieur a soumis au cabinet un projet de loi modifié, qui relève l'âge minimum du mariage pour les filles de 16 à 18 ans.

En 2017, le ministère de la Santé, Youth to Youth in Health et le Wa Kuk Wa Jimor (le département gouvernemental chargé d'atteindre les îles extérieures) ont déclaré avoir mené des programmes de sensibilisation de proximité sur les grossesses chez les adolescentes, le décrochage scolaire et la cohabitation entre enfants dans les Îles Marshall.

En 2018, le Comité CEDAW a noté l'absence de mesures spécifiques prises par le gouvernement des Îles Marshall pour mettre fin au mariage des enfants en tant que pratique traditionnelle néfaste.

La loi sur l'enregistrement des naissances, des décès et des mariages (amendement) a relevé en août 2016 l'âge minimum légal du mariage des filles et des garçons à 18 ans, sans aucune exception. Auparavant, les filles pouvaient se marier à 16 ans avec le consentement de leurs parents.

Il convient toutefois de noter que l'âge minimum du mariage fixé par la loi sur l'enregistrement des naissances, des décès et des mariages (amendement) (loi statutaire) ne s'applique pas aux mariages coutumiers. Les mariages cout umiers sont reconnus par la Constitution en vertu du droit coutumier et doivent être confirmés par la Haute Cour des Îles Marshall.