Jamaïque

En Jamaïque, 8 % des filles se marient ou contractent une union avant l'âge de 18 ans et 1 % se marient avant l'âge de 15 ans.

Les taux de mariages et d'unions d'enfants, précoces et forcés (CEFMU) sont constants dans les zones rurales et urbaines de la Jamaïque.

Les mariages et unions d'enfants, précoces et forcés (CEFMU) sont motivés par l'inégalité entre les sexes et la croyance que les femmes et les filles sont en quelque sorte inférieures aux hommes et aux garçons.

En Jamaïque, la CEFMU est pilotée par :

● La pauvreté: 15 % des femmes issues des ménages les plus pauvres de Jamaïque étaient mariées ou en union avant l'âge de 18 ans, contre 4 % dans les ménages les plus riches.

● Le niveau d'éducation : 11 % des femmes sans instruction ou ayant un niveau d'instruction primaire étaient mariées ou en union lorsqu'elles étaient enfants, contre seulement 3 % de celles qui avaient achevé des études supérieures.

● Religion : Fin 2019, des informations ont émergé concernant des enfants sauvés de l'enceinte d'une secte à St. James suite à des allégations de mariages d'enfants et de traite des êtres humains.

La Jamaïque s'est engagée à mettre fin aux mariages d'enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés d'ici 2030, conformément à la cible 5.3 des objectifs de développement durable.

Le gouvernement a présenté un examen national volontaire lors du forum politique de haut niveau de 2022. Dans cet examen, le gouvernement a reconnu les effets néfastes du mariage des enfants et des mutilations génitales féminines. Le gouvernement a rappelé qu'il existe plusieurs politiques favorables aux enfants qui sont en place pour protéger les enfants et renforcer les familles. Il s'agit notamment de l'Agence de protection de l'enfance et des services familiaux (CPFSA), qui promeut et protège les enfants et les familles, du Bureau du défenseur des enfants, une commission du Parlement chargée de faire respecter et de protéger les droits des enfants, et du Plan d'action national pour une réponse intégrée aux enfants et à la violence, qui a été lancé par le ministère de l'éducation en 2019. Ce plan national vise à lutter contre la violence à l'égard des enfants, la maltraitance des enfants et les abus dont ils sont victimes sur une période de cinq ans.

La Jamaïque a coparrainé la résolution du Conseil des droits de l'homme de 2013 sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé.

La Jamaïque a ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant en 1991, que le Comité des droits de l'enfant a interprétée de manière à recommander l'établissement d'un âge minimum du mariage de 18 ans, et la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 1984, qui oblige les États à garantir le libre et plein consentement au mariage.

Lors de son examen en 2023, le Comité CEDAW a recommandé au gouvernement de supprimer toute exception au mariage avant l'âge de 18 ans, tant pour les filles que pour les garçons.

La Jamaïque, en tant que membre de l'Organisation des États américains (OEA), est liée au système interaméricain des droits de l'homme, qui reconnaît le droit des hommes et des femmes en âge de se marier et invite les gouvernements à renforcer la réponse à la violence et à la discrimination fondées sur le sexe, y compris les mariages et unions précoces, forcés et d'enfants, dans une perspective qui respecte l'évolution des capacités et l'autonomie progressive.

La Jamaïque a ratifié la Convention interaméricaine sur la prévention, la sanction et l'élimination de la violence contre la femme (connue sous le nom de Convention de Belém do Pará) en 2005. En 2016, le Mécanisme de suivi de la Convention de Belém do Pará (MESECVI) a recommandé aux États parties de revoir et de réformer leurs lois et pratiques afin de porter l'âge minimum du mariage à 18 ans pour les femmes et les hommes.

La Jamaïque, en tant que membre de la Commission économique des Nations unies pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a adopté en 2013 le Consensus de Montevideo sur la population et le développement, qui reconnaît la nécessité de s'attaquer aux taux élevés de grossesses d'adolescentes dans la région, généralement associés au mariage forcé des filles. En 2016, la Stratégie de Montevideo pour la mise en œuvre de l'Agenda régional pour l'égalité des sexes a également été approuvée par les pays de la CEPALC. Cet agenda englobe les engagements pris par les gouvernements en matière de droits et d'autonomie des femmes et d'égalité entre les sexes au cours des 40 dernières années lors des conférences régionales des femmes en Amérique latine et dans les Caraïbes. L'agenda réaffirme le droit à une vie exempte de toute forme de violence, y compris le mariage et la cohabitation forcés pour les filles et les adolescentes.

La Jamaïque est l'un des pays où l'initiative Spotlight (un partenariat mondial pluriannuel entre l'Union européenne et les Nations unies) soutient les efforts visant à mettre fin à toutes les formes de violence sexuelle et sexiste et aux pratiques préjudiciables à l'égard des femmes et des filles. L'initiative Spotlight a investi 8 millions d'euros en Jamaïque pour soutenir les efforts visant à mettre fin aux abus sexuels, à la violence domestique, à la violence entre partenaires intimes et aux châtiments corporels.

En 2022, l'initiative Spotlight a atteint ses objectifs :

Renforcer les cadres législatifs et politiques pour soutenir l'élimination de toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles.

Le ministère de la justice a élaboré une politique des droits des victimes et évalué le projet de charte des victimes afin de soutenir les efforts nationaux visant à répondre aux besoins des survivants de la violence sexiste et de renforcer les politiques locales pour garantir qu'elles sont conformes aux normes internationales.

Les collaborations entre les parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales ont été renforcées afin de planifier et de mettre en œuvre des programmes fondés sur des données probantes pour prévenir et combattre la violence à l'égard des femmes et des filles.

Soutenir la poursuite de l'élaboration d'un cadre global de suivi et d'évaluation pour le plan d'action national contre la violence à l'égard des enfants (NPACV).

Engager 3 153 adolescents dans des interventions en milieu scolaire pour les sensibiliser aux questions liées à la violence sexiste, à l'importance des droits de l'enfant, à la manière d'établir des relations positives et aux mécanismes de signalement, tels que les lignes téléphoniques d'assistance nationales et les agences établies.

Le service d'assistance téléphonique gratuit 888-NOABUSE, en partenariat avec deux sociétés de télécommunications. Ce service d'assistance téléphonique gratuit a permis de venir en aide à 4 853 femmes et jeunes filles.

La collecte, la gestion et la diffusion de données sur la prévalence de la violence à l'égard des femmes et des filles, par le biais d'une formation ciblée et du renforcement des compétences de 43 agents du système statistique national afin de produire et de diffuser des données sur la violence familiale.

La Jamaïque est un pays pilote pour le Partenariat mondial pour l'élimination de la violence à l'égard des enfants.

Fin 2019, un membre éminent du clergé jamaïcain, l'évêque Conrad Pitkin, a interpellé les parents qui autorisent le mariage précoce de leurs filles et les a avertis que les jeunes mariées peuvent devenir des victimes de la traite des êtres humains.

En vertu de la loi sur le mariage de 1979, l'âge minimum légal du mariage est de 18 ans. Toutefois, les personnes peuvent se marier à 16 ans avec le consentement de leurs parents.