Niger

Au Niger, 76% des filles se marient ou contractent une union avant 18 ans et 28% se marient avant 15 ans.

Au Niger, 6 % des garçons se marient avant l'âge de 18 ans.

Le mariage des enfants est le plus répandu à Maradi (où 89% des femmes âgées de 20 à 24 ans étaient déjà mariées à l'âge de 18 ans), à Zinder(87%), à Diffa(82%) et à Tahoua(76%). Dans certaines régions, les filles sont mariées dès l'âge de 10 ans et, après 25 ans, seule une poignée de jeunes femmes ne sont pas mariées.

Les mariages d'enfants sont plus fréquents chez les Haoussas.

Une étude réalisée en 2017 par la Banque mondiale et l'ICRW a estimé que l'abolition du mariage des enfants au Niger pourrait générer plus de 188 millions USD de gains supplémentaires et de productivité.

Le mariage d'enfants est motivé par l'inégalité entre les sexes et la croyance que les filles et les femmes sont en quelque sorte inférieures aux garçons et aux hommes.

Au Niger, le mariage des enfants est également exacerbé par :

● La violence à l'égard des femmes et des filles : Plan International a constaté en 2018 que dans la région du Niger la plus touchée par la crise du bassin du lac Tchad - Diffa - les taux de mariage des enfants atteignent 89 %. Le mariage est considéré comme un mécanisme de protection des filles contre les prédateurs potentiels dans un contexte d'insécurité et de violence généralisée, y compris la violence sexuelle contre les femmes et les filles.

● Conflits et crises : En juillet 2023, le premier président démocratiquement élu du Niger, Mohamed Bazoum, a été évincé lors d'un coup d'État mené par le gouvernement militaire - il reste en détention au début de l'année 2024. L'UE, l'UA et la CEDEAO, entre autres organismes et nations, ont retiré leur financement au Niger en raison de la désapprobation générale de la communauté internationale. Cette situation risque d'accroître la pauvreté et l'instabilité nationale : deux facteurs de risque qui pourraient pousser encore plus de familles à marier leurs filles pour des raisons de sécurité financière et de sûreté. La pauvreté: Le Niger est l'un des pays les plus pauvres du monde. Les pénuries alimentaires, un environnement naturel difficile et des sécheresses fréquentes poussent certaines familles à marier leurs filles à des hommes riches comme tactique de survie et dans l'espoir d'accroître leur prospérité économique et sociale. Le mariage d'enfants aurait également été utilisé par des familles pour "régler des dettes". Cependant, les taux de prévalence du mariage d'enfants restent élevés, même au sein des ménages les plus riches(51 %), ce qui indique que la richesse des ménages n'est qu'un des facteurs contribuant au mariage d'enfants au Niger.

● Les normes de genre : Le rôle principal des filles au Niger est de devenir des épouses et des mères. Elles n'ont guère leur mot à dire dans les décisions qui les concernent, tant à l'approche du mariage que pendant celui-ci. Les jeunes mariées sont jugées sur leur respect et leur obéissance, sur la façon dont elles s'occupent de leur belle-mère et sur la façon dont elles traitent leur mari.

● Le niveau d'éducation : 84 % des femmes âgées de 20 à 24 ans n'ayant reçu aucune éducation et 67 % n'ayant reçu qu'une éducation primaire étaient mariées à l'âge de 18 ans, contre 32 % des femmes ayant reçu une éducation secondaire ou supérieure. De nombreuses filles abandonnent l'école ou en sont exclues en raison d'un environnement peu sûr. Elles risquent donc davantage de se marier jeunes en raison du peu d'alternatives qui s'offrent à elles.

● Des pratiques néfastes : Les mariages arrangés sont très courants au Niger. Souvent, la jeune fille n'a aucune idée de l'identité du futur mari et l'arrangement se fait entre les parents de la jeune fille et le futur mari ou ses parents. Le paiement de la dot est un élément essentiel du mariage.

● La coutume et la religion : Certaines interprétations islamiques sont utilisées pour justifier le mariage des enfants au Niger et résister aux changements législatifs et politiques. La coutume et la charia (loi islamique) ont une très forte influence au Niger, y compris dans le processus du mariage. Plus de 90 % des Nigériens sont musulmans et la majorité d'entre eux vivent dans des zones rurales. De nombreuses familles choisissent de marier leurs enfants selon le droit coutumier ou religieux, en partie parce que l'âge de la fille n'est pas demandé. La détermination de l'âge des enfants est un problème majeur en raison de l'insuffisance de l'enregistrement des naissances.

● L 'honneur de la famille : Le mariage des enfants est perçu comme un moyen de protéger la dignité d'une fille et de préserver sa virginité. La crainte d'être déshonorée par une grossesse hors mariage est aggravée par les niveaux élevés de violence sexuelle à l'encontre des femmes et des filles dans le pays. Dans certaines régions, notamment dans la zone rurale de Marake, certains pensent que les filles devraient être mariées avant leurs premières règles, car des vêtements tachés de sang peuvent être perçus comme une perte de virginité qui fait honte à la famille.

● Le contexte rural : Bien que les taux de mariage d'enfants soient élevés dans tout le pays, 80 % des femmes âgées de 20 à 24 ans résident dans les zones rurales du Niger et elles sont particulièrement exposées au risque de mariage d'enfants. 84,6 % des femmes âgées de 20 à 24 ans vivant en milieu rural étaient mariées avant 18 ans, contre 43,5 % en milieu urbain.

● La polygamie: Au Niger, les enfants mariées sont le plus souvent les deuxièmes, troisièmes ou quatrièmes épouses, car les jeunes mariées sont considérées comme plus attirantes et plus obéissantes. La pratique du wahaya implique l'achat d'une ou plusieurs filles, généralement d'origine esclave, sous le couvert d'une "cinquième épouse". Au Niger, un homme peut légalement avoir jusqu'à quatre épouses et un nombre illimité de "cinquièmes épouses", qui ont un statut différent, plus proche de celui d'une esclave domestique et sexuelle. De nombreuses cinquièmes épouses ont été victimes de la traite des jeunes filles des régions rurales d'Afrique de l'Ouest vers les maisons d'hommes plus riches, plus âgés et vivant en ville. En 2015, la rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines d'esclavage a souligné qu 'il s'agissait d'une forme d'esclavage.

● Les normes culturelles : Les filles mariées jouiraient d'un certain niveau de respect au sein de la société qu'elles ne pourraient atteindre si elles n'étaient pas mariées, quelle que soit leur réussite professionnelle.

● COVID-19 : La pandémie de COVID-19 a eu un impact significatif sur certains des ménages les plus pauvres et a exacerbé la vulnérabilité des enfants. La pandémie a exposé les familles vulnérables à une perte de revenus financiers, les enfonçant davantage dans la pauvreté et l'exclusion.

Les contextes humanitaires peuvent englober un large éventail de situations avant, pendant et après les catastrophes naturelles, les conflits et les épidémies. Ils exacerbent la pauvreté, l'insécurité et le manque d'accès à des services tels que l'éducation, autant de facteurs qui favorisent le mariage des enfants. Si l'inégalité entre les sexes est une cause fondamentale du mariage d'enfants, que ce soit dans un contexte stable ou dans un contexte de crise, c'est souvent en temps de crise que les familles considèrent le mariage d'enfants comme un moyen de faire face à de plus grandes difficultés économiques et de protéger les filles de la violence. Le coup d'État en cours au Niger comporte de nombreux risques : aggravation de la pauvreté en raison du retrait des financements internationaux, augmentation des conflits liés aux manifestations ou aux interventions étrangères visant à rétablir l'ordre démocratique, et aggravation du désespoir.

Le Niger est le dernier pays au classement de l 'indice de développement humain. Plus de 4,3 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire en raison de l'insécurité alimentaire chronique, des conflits, de la sécheresse et des inondations saisonnières. En outre, la situation au Niger s'est aggravée ces dernières années, en raison de l'escalade de la violence qui s'est propagée dans certains pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale. Les affrontements entre les forces gouvernementales et les groupes armés liés à ISIL et à Al-Qaïda ont compromis les systèmes d'éducation et de santé et contraint des milliers de personnes à fuir leur domicile. Cela a entraîné une augmentation des taux d'abandon scolaire et de la violence à l'égard des femmes et des filles, y compris le mariage des enfants.

● Déplacement: En novembre 2023, le Niger comptait plus de 335 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays (principalement en provenance du Nigéria) et 325 000 réfugiés et demandeurs d'asile (principalement en provenance du Mali et du Nigéria). Dans les camps de réfugiés concentrés dans le sud du pays, les filles sont généralement mariées à des hommes beaucoup plus âgés qui, dans certains cas, abandonnent leurs filles mariées à la recherche d'opportunités en dehors de la région ou du pays. L'idée initiale du mariage d'enfants comme "mécanisme de protection" dans un contexte où les options pour les filles sont limitées n'a plus lieu d'être car un grand nombre de filles une fois mariées sont ensuite abandonnées avec des enfants et se retrouvent à nouveau vulnérables.

Le Niger s'est engagé à mettre fin aux mariages d'enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés d'ici 2030, conformément à la cible 5.3 des Objectifs de développement durable.

Dans son examen national volontaire de 2018 au Forum politique de haut niveau, le Niger a fait état de certains changements dans les taux de mariage d'enfants et de réformes législatives relatives à l'âge légal du mariage. Le gouvernement a présenté un examen national volontaire lors du Forum politique de haut niveau de 2021, mais le mariage des enfants n'y était pas mentionné. Le gouvernement n'a pas présenté d'examen national volontaire lors d'un autre forum politique de haut niveau depuis lors.

En juillet 2021, lors du Forum des générations pour l'égalité qui s'est tenu à Paris, le Niger s'est engagé à mener une action sur cinq ans pour accélérer l'égalité des sexes d'ici à 2026. L'investissement de 40 millions de dollars US comprendra le développement de changements juridiques et sociaux pour mettre fin aux violences basées sur le genre, au mariage des enfants et aux mutilations génitales féminines au Togo, au Bénin, en Guinée, au Mali, au Niger et au Burkina Faso.

Le Niger a coparrainé la résolution de 2015 visant à mettre fin au mariage des enfants, au mariage précoce et au mariage forcé, reconnaissant qu'il s'agit d'une violation des droits de l'homme, et la résolution de 2018 de l'Assemblée générale des Nations unies sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé. Le Niger a également signé une déclaration commune lors de la session 2014 du Conseil des droits de l'homme, appelant à une résolution sur le mariage des enfants.

Le Niger a ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant en 1990, que le Comité des droits de l'enfant a interprétée pour recommander l'établissement d'un âge minimum du mariage de 18 ans, et a adhéré à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 1999, qui oblige les États à garantir le libre et plein consentement au mariage. Toutefois, le Niger a émis des réserves, entre autres, sur certaines dispositions des articles 2 et 16 de la CEDAW.

Lors de son examen en 2017, le Comité CEDAW a fait part de ses préoccupations concernant les filles déplacées qui risquent d'être mariées à des enfants. Il a recommandé au gouvernement de recueillir des données sur les incidences des mariages d'enfants, de criminaliser spécifiquement la pratique de la wahaya, de dispenser une formation aux juges, aux procureurs et à la police pour veiller à ce que les auteurs de mariages d'enfants soient effectivement punis, et d'élaborer et de mettre en œuvre un plan d'action national pour lutter contre les mariages d'enfants.

En 2018, le Comité des droits de l'enfant des Nations unies s'est déclaré profondément préoccupé par le nombre écrasant de mariages conclus dans le cadre du droit coutumier et par le fait que les lois statutaires fixent l'âge minimum du mariage pour les filles à 15 ans. Le Comité a exhorté le Niger à réglementer ses lois et pratiques coutumières et à réviser ses lois statutaires pour relever l'âge minimum du mariage pour les filles à 18 ans, ainsi qu'à développer des campagnes et des programmes de sensibilisation sur les effets néfastes du mariage des enfants.

Lors de l'examen périodique universel de 2021, il a été reconnu que, dans le cadre du dividende démographique et de l'autonomisation des femmes du Sahel (SWEDD), cinq clubs des futurs maris ont été mis en place dans le pays pour soutenir les connaissances et les compétences des jeunes hommes et des garçons en matière de santé sexuelle et génésique et pour encourager des attitudes positives à l'égard des relations hommes-femmes. Ce projet a ciblé 10 000 jeunes hommes et garçons âgés de 15 à 24 ans sur une période de trois ans.

Lors de l'examen périodique universel du Niger en 2016, des inquiétudes ont été soulevées concernant la persistance de taux élevés de mariages d'enfants et la protection insuffisante des migrants et des réfugiés contre les passeurs et les trafiquants d'êtres humains. Le Niger a soutenu les recommandations visant à adopter une loi sur la famille pour protéger les filles du mariage des enfants, à augmenter l'âge minimum légal du mariage à 18 ans et à mettre en œuvre une stratégie globale pour éliminer cette pratique.

En 1999, le Niger a ratifié la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant, y compris l'article 21 concernant l'interdiction du mariage des enfants.

En 2004, le Niger a signé, mais n'a pas encore ratifié, la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples sur les droits des femmes en Afrique, y compris l'article 6 qui fixe l'âge minimum du mariage à 18 ans.

En 2014, le Niger a lancé la campagne de l'Union africaine pour mettre fin au mariage des enfants sur le thème "Fistule obstétricale : tolérance zéro".

En tant que membre de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Niger a adopté le Cadre stratégique pour le renforcement des systèmes nationaux de protection de l'enfance, en vertu duquel la protection des enfants contre le mariage est une priorité. En juin 2019, les chefs d'État de la CEDEAO ont approuvé la politique de l'enfant et le plan d'action stratégique de la CEDEAO, ainsi que la feuille de route 2019-2030 sur la prévention et la réponse au mariage des enfants.

En outre, en juillet 2019, les Premières Dames de la CEDEAO ont signé la "Déclaration de Niamey : Appel à mettre fin au mariage des enfants et à promouvoir l'éducation et l'autonomisation des filles", appelant les États membres à engager des réformes législatives, institutionnelles et budgétaires pour mettre en œuvre la feuille de route.

Le Niger est l'un des pays où l'initiative Spotlight (un partenariat mondial et pluriannuel entre l'Union européenne et les Nations unies) soutient les efforts visant à mettre fin à toutes les formes de violence sexuelle et sexiste et aux pratiques néfastes à l'encontre des femmes et des filles. Entre 2019 et 2020, l'Union européenne a investi 17 millions de dollars américains. Les fonds ont été répartis comme suit :

Politique : Évaluer les cadres législatifs et coutumiers fondés sur le genre afin d'identifier les obstacles éventuels.

Institution : Suivi des politiques publiques nationales et locales sur la violence à l'égard des femmes et des filles et plaidoyer en faveur d'une augmentation des budgets consacrés à l'élimination de la violence à l'égard des femmes et des filles.

Prévention : Formation d'un réseau de 80 leaders religieux et de 80 leaders politiques pour promouvoir et protéger les droits des femmes et des filles, et utilisation de caravanes mobiles pour impliquer les leaders religieux et communautaires afin d'atteindre les femmes rurales.

Les données : Mise en place d'un système de collecte, d'analyse et d'utilisation de données de qualité sur la violence à l'égard des femmes et des filles et sur les pratiques préjudiciables, afin d'éclairer la prise de décision fondée sur des données probantes.

Mouvement des femmes et société civile : Encourager le dialogue intergénérationnel et soutenir la participation des organisations de femmes et des groupes marginalisés.

Le Niger est un pays partenaire du Partenariat mondial pour l'éducation (PME).

L'inégalité entre les sexes et le mariage des enfants restent tabous et sont fortement politisés au Niger. De nombreuses initiatives visant à mettre fin à cette pratique sont bloquées par des groupes sociaux spécifiques ou des chefs religieux. Toutefois, la situation s'est améliorée ces dernières années. Comme le rapporte ONU Femmes, le président Issoufou Mahamadou a déclaré en 2017 qu'il ne tolérerait plus le mariage des enfants dans le pays. Mais cet engagement doit encore être formalisé puisque le projet de loi visant à relever l'âge minimum du mariage est toujours en débat.

En 2021, le Sommet des filles africaines, qui s'est tenu à Niamey, a établi des partenariats avec des organisations dirigées par des filles afin d'autonomiser ces dernières. Ces organisations ont mené des actions de plaidoyer et de mobilisation sociale pour l'élimination des mariages d'enfants et des violences basées sur le genre.

Le Niger est un pays cible du programme mondial UNICEF-FNUAP visant à accélérer l'action pour mettre fin au mariage des enfants, un programme multi-donateurs et multi-parties prenantes travaillant dans 12 pays sur une période de 15 ans.

Dans le rapport annuel 2022 du Programme mondial pour mettre fin au mariage des enfants :

19 603 adolescentes ont participé à une formation aux compétences de la vie courante.

3 000 filles ont été aidées à s'inscrire ou à rester dans l'enseignement primaire et secondaire à temps plein. Cette action fait suite à celle menée en 2020 dans le cadre de la Stratégie nationale d'accélération de l'éducation et de la formation des filles et des femmes (SNAEFF), qui a permis à 6 000 filles non scolarisées de reprendre le chemin de l'école.

15 165 garçons ont participé à des dialogues sur les masculinités positives et les normes de genre.

94 870 garçons et filles ont participé à des dialogues sur les droits des filles, l'égalité des sexes et le mariage des enfants. Cela s'ajoute aux 12 471 filles qui ont reçu des connaissances et des compétences sur les droits de l'homme, la santé sexuelle et reproductive, l'hygiène, l'assainissement et les pratiques néfastes en 2020.

En 2018, dans le cadre du Programme mondial UNICEF-UNFPA, 159 comités villageois ont été mis en place (ce qui porte à 575 le nombre total de villages dotés de comités depuis 2015), où la communauté a pu assister à des sessions éducatives d'un an sur le mariage des enfants et les droits de l'enfant. Toutes les communautés ont fait une déclaration publique d'abandon des pratiques traditionnelles néfastes pour les femmes et les enfants, en particulier le mariage des enfants, et ont développé des plans d'action

En 2018, un Plan d'action national (PAN) chiffré pour mettre fin au mariage des enfants a été élaboré. Le processus a été mené par le Comité national de coordination, créé en 2016 par le ministère de la Promotion de la femme et de la Protection de l'enfant, avec l'appui technique et le financement du Programme mondial UNICEF-UNFPA. Toutefois, en 2020, on dispose de peu d'informations sur la mise en œuvre du plan d'action national.

Dans le prolongement du lancement de la campagne de l'Union africaine contre le mariage des enfants en 2014, le Niger a accueilli en 2017 un forum des premières dames sur le mariage des enfants, auquel ont participé les premières dames des États d'Afrique de l'Ouest. En 2019, le Niger a accueilli le Sommet de l'Union africaine, au cours duquel les Premières Dames de la CEDEAO ont renouvelé leur engagement à faire du mariage d'enfants une priorité dans la région.

D'autres initiatives politiques visant à lutter contre le mariage des enfants au Niger sont en cours :

● La stratégie nationale pour la prévention et la gestion de la violence fondée sur le genre et le plan d'action qui s'y rapporte : elle comprend un pilier stratégique qui traite du mariage des enfants et un plan d'action pour la réduction des grossesses précoces.

● La stratégie nationale de prévention des grossesses d'adolescentes : elle prévoit une réduction des mariages d'enfants de 76,3 % en 2012 à 60 % en 2020.

● Le Plan de développement économique et social (2017-2021) : il fait de l'éducation des filles l'une de ses priorités, en vue de réduire les mariages d'enfants.

● Le plan d'action national sur la promotion des interventions en faveur des adolescents (2016-2019) : lancé en février 2015, il couvrait les questions du mariage des enfants et d'autres pratiques traditionnelles néfastes.

Le programme Action for Adolescent Girls de l'UNFPA a été lancé en 2013 et a collaboré avec le gouvernement pour s'attaquer aux causes et aux effets du mariage des enfants. Le programme a fourni aux filles mariées et non mariées des compétences de vie, des informations sur la santé sexuelle et reproductive et des certificats de naissance.

En vertu du code civil de 1993, l'âge minimum légal du mariage est de 15 ans pour les filles et de 18 ans pour les garçons, mais les mineurs peuvent se marier avant cet âge avec le consentement de leurs parents et le président peut accorder des dispenses d'âge pour des raisons sérieuses.

Il convient toutefois de noter que la majorité des unions se font dans le cadre du droit coutumier.