Ouzbékistan

En Ouzbékistan, 3 % des filles se marient avant l'âge de 18 ans.

Selon les données les plus récentes de l'enquête démographique et sanitaire, datant de 2002, 1 % des garçons en Ouzbékistan sont mariés avant l'âge de 18 ans.

Le mariage d'enfants est légèrement plus répandu dans les régions du centre-est(7,4%) et de l'est(4,7%).

Il est difficile de suivre avec précision les mariages d'enfants en Ouzbékistan, car nombre d'entre eux sont célébrés dans le cadre de mariages religieux - les nikahs - et ne sont officiellement enregistrés que lorsque la fille atteint l'âge légal du mariage.

Les taux de divorce liés aux mariages d'enfants sont élevés en Ouzbékistan. Cela est souvent dû au fait que les filles ne sont pas en mesure de faire face à leur nouvelle situation familiale, ou que les maris jettent de force leurs jeunes épouses dehors.

Contrairement aux tendances mondiales, le mariage des enfants en Ouzbékistan est moins motivé par la pauvreté que par les attitudes traditionnelles et la nécessité d'assurer un bon "mariage" aux filles.

Le mariage d'enfants est motivé par l'inégalité entre les sexes et la croyance que les femmes et les filles sont en quelque sorte inférieures aux hommes et aux garçons.

En Ouzbékistan, le mariage des enfants est exacerbé par :

● Les normes de genre : Certaines filles se marient "plus tôt que plus tard" afin de répondre aux attentes traditionnelles de devenir mères et épouses. Cela les amène à abandonner l'école pour se préparer à la vie conjugale.

● La dynamique du pouvoir : Certains parents considèrent qu'il est de leur devoir de marier leurs filles à un jeune âge, et travaillent avec les parents des futurs mariés pour négocier et convenir des conditions du mariage. Les filles ont un pouvoir de décision limité et certaines ont déclaré se sentir inégales par rapport à leur mari une fois mariées.

● L 'honneur de la famille : certaines familles marient leurs filles afin de préserver leur innocence avant qu'elles ne soient " gâtées ". La perte de la virginité avant le mariage est considérée comme un déshonneur pour les familles.

● Religion: Malgré le règlement interne de 2009 de l'Administration spirituelle des musulmans stipulant que les nikahs (mariages religieux) ne peuvent être célébrés que par des imams officiels et après l'enregistrement officiel du mariage par l'État, de nombreux couples continuent de demander à des membres informels de la communauté de célébrer des mariages religieux. Les filles sont donc extrêmement vulnérables et ne bénéficient d'aucune protection juridique ou financière.

L'Ouzbékistan s'est engagé à mettre fin aux mariages d'enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés d'ici 2030, conformément à la cible 5.3 des Objectifs de développement durable.

Le gouvernement a présenté un examen national volontaire lors du forum politique de haut niveau de 2023. Dans cet examen, le gouvernement a noté que, conformément aux recommandations du Comité des droits de l'enfant des Nations unies, l'âge minimum légal du mariage a été porté à 18 ans pour les garçons et les filles. Le gouvernement a également indiqué que des mesures étaient prises pour lutter contre la violence à l'égard des femmes et l'éliminer, y compris la traite et l'exploitation sexuelle et d'autres formes d'exploitation. Une feuille de route est actuellement mise en œuvre pour traiter ces questions.

L'Ouzbékistan a coparrainé les résolutions 2020 et 2022 de l'Assemblée générale des Nations unies sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé.

L'Ouzbékistan a adhéré à la Convention relative aux droits de l'enfant en 1994, que le Comité des droits de l'enfant a interprétée de manière à recommander l'établissement d'un âge minimum du mariage de 18 ans, et à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 1995, qui oblige les États à garantir le consentement libre et entier au mariage.

Lors de son examen 2022, le Comité des droits de l'enfant des Nations unies a reconnu qu'en 2019, le gouvernement a relevé l'âge minimum légal du mariage à 18 ans, sans exception, pour les hommes comme pour les femmes.

Lors de son examen en 2022, le Comité CEDAW a recommandé au gouvernement de s'attaquer aux taux d'abandon scolaire des filles, y compris ceux dus aux mariages d'enfants et aux grossesses d'adolescentes, afin de s'assurer que les mères adolescentes soient en mesure de retourner à l'école après l'accouchement.

Lors de son examen en 2015, le Comité CEDAW a recommandé au gouvernement de sensibiliser les chefs traditionnels, les représentants des comités locaux de mahalla et la société dans son ensemble à l'importance de l'élimination du mariage des enfants.

Lors de son examen périodique universel de 2018, l'Ouzbékistan a soutenu les recommandations visant à prendre des mesures concrètes pour lutter efficacement contre les violences basées sur le genre, en particulier les mariages précoces.

L'Ouzbékistan est un pays en développement partenaire du Partenariat mondial pour l'éducation (PME).

Le comité des femmes de l'Ouzbékistan coopère avec les comités locaux de mahalla pour mener des campagnes de sensibilisation sur les dommages causés par le mariage des enfants.

Le président Mirziyoyev a exprimé son désir de faire évoluer les droits des femmes en Ouzbékistan.

Le code de la famille de 1998 stipule que les hommes ont le droit de contracter un mariage à partir de 18 ans et les femmes à partir de 17 ans. Dans des circonstances exceptionnelles, le khokim (maire) d'un district ou d'une ville a le droit de réduire l'âge du mariage, mais pas de plus d'un an, en vertu de l'article 15. Le code ne fournit pas de liste précise de ces circonstances exceptionnelles, laissant cette possibilité à la discrétion des autorités.

En mai 2013, de nouvelles dispositions ont été introduites dans le code administratif et le code pénal afin d'alourdir les peines encourues par les fonctionnaires, les chefs religieux et les parents qui autorisent le mariage d'enfants, y compris des amendes et des peines d'emprisonnement.