République centrafricaine

En République centrafricaine, 61% des filles se marient ou contractent une union avant l'âge de 18 ans et 26% se marient avant l'âge de 15 ans.

En République centrafricaine, 28 % des garçons se marient avant l'âge de 18 ans.

Le mariage des enfants est le plus répandu dans la Ouaka, la Basse Kotto, la Nana Mambéré et la Kémo, ainsi que dans les groupes ethniques Haoussa, Banda et Yakoma-Sango.

Contrairement aux tendances mondiales, la richesse des ménages et le niveau d'éducation n'ont pas d' incidence significative sur les taux de mariage d'enfants en République centrafricaine, qui a connu l'une des baisses les plus lentes des taux de mariage d'enfants en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale.

Le mariage d'enfants est motivé par l'inégalité entre les sexes et la croyance que les filles sont en quelque sorte inférieures aux garçons.

En République centrafricaine, le mariage des enfants est exacerbé par :

● La pauvreté: La République centrafricaine a l'un des PIB les plus bas du monde. Avec des taux de pauvreté élevés, de nombreuses familles marient leurs filles en échange de la dot et pour réduire la charge financière perçue qu'une fille fait peser sur sa famille.

● Les normes de genre : Selon l'UNESCO, moins d'un quart de la population adulte féminine en République centrafricaine sait lire et écrire. Les droits des filles sont souvent négligés et leur seule attente est de se marier et d'avoir des enfants.

● Dynamique du pouvoir : Selon le code juridique du pays, les hommes peuvent prendre jusqu'à quatre épouses. Des épouses plus jeunes sont considérées comme augmentant le statut social accordé à une famille.

● La religion: Le mariage d'enfants serait plus fréquent au sein des communautés musulmanes.

● Mutilations génitales féminines et excision (MGF/E) : 24% des filles et des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des MGF/E. Cette pratique est souvent utilisée pour contrôler la sexualité des femmes et est considérée comme un signe de préparation au mariage.

Les contextes humanitaires peuvent englober un large éventail de situations avant, pendant et après les catastrophes naturelles, les conflits et les épidémies. Ils exacerbent la pauvreté, l'insécurité et le manque d'accès à des services tels que l'éducation, autant de facteurs qui favorisent le mariage des enfants.

Dans le cas de la RCA, depuis le début du conflit en 2013, les violences entre groupes armés et civils ont forcé des milliers de personnes à fuir. Fin 2019, un quart de la population centrafricaine (1,2 million de personnes sur 4,7 millions) était déplacée à l'intérieur du pays ou vivait en tant que réfugiée dans les pays voisins. Depuis janvier 2023, en RCA, 3,4 millions de personnes (dont 1,6 million d' enfants) ont besoin d'aide humanitaire et de protection.

● Le conflit armé : Le conflit a exacerbé les cas de mariage d'enfants et il s'agit de la forme de violence la plus couramment signalée à l'encontre des filles réfugiées en RCA. Les familles considèrent souvent le mariage comme un moyen de protéger les filles des violences sexuelles en période d'insécurité. Certaines filles ont été enlevées de force et mariées à des membres de l'ex-Seleka et de l'anti-Balaka. Les orphelins sont particulièrement vulnérables aux mariages d'enfants. La fermeture des écoles en raison de l'insécurité augmente également le risque de mariage.

● Déplacement: Certains réfugiés de République centrafricaine ont été contraints de se marier à leur arrivée dans l'est du Cameroun. De nombreuses familles vivent dans des conditions exiguës et manquent de ressources, et certaines marient leurs filles en échange d'argent. En 2016, l'UNICEF a estimé que plus de 90 000 enfants réfugiés au Cameroun n'étaient pas scolarisés et étaient exposés aux abus sexuels et aux mariages d'enfants. Entre janvier et avril 2023, 5 928 cas de violences sexuelles et sexistes ont été signalés. En 2022, 23 644 cas de violences sexuelles et sexistes ont été signalés.

La République centrafricaine s'est engagée à mettre fin aux mariages d'enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés d'ici 2030, conformément à la cible 5.3 des Objectifs de développement durable.

Le gouvernement a présenté un examen national volontaire lors du forum politique de haut niveau de 2023. Le gouvernement a souligné qu'en dépit des efforts déployés pour éradiquer l'inégalité entre les sexes, l'insécurité et les conflits continuent d'exacerber les pratiques néfastes telles que les mutilations génitales féminines et les mariages d'enfants. Le taux de prévalence de la violence à l'égard des femmes est élevé en République centrafricaine.

La République centrafricaine a coparrainé les résolutions 2013, 2014, 2016, 2018, 2020 et 2022 de l'Assemblée générale des Nations unies sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé, et a signé une déclaration commune lors de la session 2014 du Conseil des droits de l'homme appelant à l'adoption d'une résolution sur le mariage des enfants.

La République centrafricaine a ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant en 1992, que le Comité des droits de l'enfant a interprétée pour recommander l'établissement d'un âge minimum du mariage de 18 ans, et a adhéré à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 1991, qui oblige les États à garantir le libre et plein consentement au mariage.

Lors de son examen en 2017, le Comité des droits de l'enfant des Nations unies s'est dit préoccupé par le fait que, selon les pratiques coutumières, des filles âgées de 16 ans peuvent se marier avec le consentement de leurs parents. Il s'est également inquiété de l'article 105 du code de la famille de 1997, qui permet aux kidnappeurs de marier des filles et laisse les enfants mariées sans grande protection juridique.

Lors de son examen périodique universel de 2018, la RCA a accepté de revoir les recommandations visant à fixer l'âge minimum du mariage à 18 ans pour les hommes et les femmes, à accroître les efforts en faveur de l'égalité des sexes et à mettre fin à toutes les formes de discrimination et de violence à l'égard des femmes, y compris les mariages précoces et forcés, et à mettre en place un mécanisme d'alerte pour lutter contre les mariages précoces.

Lors de son examen périodique universel de 2023, la RCA a noté qu'une ligne d'assistance téléphonique appelée 4040 a été mise en place pour que les personnes puissent signaler les cas présumés de mariage d'enfants. Le Conseil des droits de l'homme a reconnu que le gouvernement a mis en œuvre le plan stratégique quinquennal de l'Union africaine pour lutter contre les violences basées sur le genre, le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines (2019-2023).

En 2003, la République centrafricaine a signé, mais n'a pas encore ratifié, la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant, y compris l'article 21 concernant l'interdiction du mariage des enfants.

En 2008, la République centrafricaine a signé, mais n'a pas encore ratifié, la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples sur les droits des femmes en Afrique, notamment l'article 6 qui fixe l'âge minimum du mariage à 18 ans.

La République centrafricaine est un pays partenaire du Partenariat mondial pour l'éducation (PME).

En vertu du code de la famille de 1998 et du code de protection de l'enfant de 2020, l'âge minimum du mariage est de 18 ans.