Sao Tomé et Principe

À Sao Tomé-et-Principe, 28 % des filles se marient avant l'âge de 18 ans et 5 % avant l'âge de 15 ans.

3 % des garçons de Sao Tomé-et-Principe se marient avant l'âge de 18 ans.

Les taux les plus élevés de mariages d'enfants sont observés dans les districts d'Água Grande et de Mé-Zóchi, dans les régions Norte Oeste, Sul Este et Autónoma de Príncipe.

Le mariage d'enfants est motivé par l'inégalité entre les sexes et la croyance que les femmes et les filles sont en quelque sorte inférieures aux hommes et aux garçons.

À Sao Tomé-et-Principe, le mariage des enfants est également motivé par :

● La pauvreté: 43 % des femmes des ménages les plus pauvres de Sao Tomé-et-Principe ont été mariées avant l'âge de 18 ans, contre seulement 17 % des femmes des ménages les plus riches.

● Le niveau d'éducation : 45% des femmes qui n'avaient aucun niveau d'éducation ont été mariées pendant leur enfance, contre seulement 2% de celles qui avaient un niveau d'éducation supérieur.

● Dynamique du pouvoir : 23% des filles de 15 à 19 ans actuellement mariées ont un conjoint qui a 10 ans ou plus d'âge qu'elles. Cela indique que certains hommes préfèrent épouser des filles plus jeunes, qui n'ont souvent pas le pouvoir de négocier les décisions relatives au mariage.

● La grossesse chez les adolescentes : Entre 2015-2020, le taux de natalité chez les adolescentes était de 86 pour 1000 filles, avec 22% des filles donnant naissance avant l'âge de 18 ans.

Sao Tomé-et-Principe s'est engagé à mettre fin aux mariages d'enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés d'ici à 2030, conformément à la cible 5.3 des objectifs de développement durable.

Le gouvernement a présenté un examen national volontaire lors du forum politique de haut niveau de 2022. Dans cet examen, le gouvernement a indiqué que plusieurs révisions avaient été apportées à la législation afin de protéger et de promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes, notamment : la loi sur le renforcement des mécanismes de protection juridique des victimes de crimes de violence domestique (loi n° 12/2008), qui exige la création de centres d'accueil pour les victimes d'abus ; la loi sur le code pénal (loi n° 6/2021), qui renforce la lutte contre la violence fondée sur le genre ; et la loi sur le code de la famille (loi n° 19/2018), qui fixe l'âge minimum légal du mariage à 18 ans pour les garçons comme pour les filles.

Sao Tomé-et-Principe a coparrainé les résolutions 2013, 2018 et 2020 de l'Assemblée générale des Nations unies sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé. Sao Tomé-et-Principe a également signé une déclaration commune lors de la session 2014 du Conseil des droits de l'homme, appelant à une résolution sur le mariage des enfants.

Sao Tomé-et-Principe a adhéré à la Convention relative aux droits de l'enfant en 1991, que le Comité des droits de l'enfant a interprétée pour recommander l'établissement d'un âge minimum du mariage de 18 ans, et a ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 2003, qui oblige les États à garantir le libre et plein consentement au mariage.

Lors de son examen en 2013, le Comité des droits de l'enfant des Nations unies a recommandé au gouvernement de revoir les règles concernant les exceptions au mariage avant l'âge minimum de 18 ans, et d'accompagner cette révision de campagnes de sensibilisation visant à prévenir le mariage des enfants.

Lors de l'examen périodique universel de 2016, Sao Tomé-et-Principe a soutenu les recommandations visant à relever l'âge du mariage à 18 ans.

En 2019, Sao Tomé-et-Principe a ratifié la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant, y compris l'article 21 relatif à l'interdiction du mariage des enfants. En 2019, Sao Tomé-et-Principe a ratifié le protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique, y compris l'article 6 qui fixe l'âge minimum du mariage à 18 ans.

Sao Tomé-et-Principe est un pays partenaire du Partenariat mondial pour l'éducation (PME).

En mars 2020, le gouvernement a supprimé une restriction de 15 ans qui interdisait aux mères adolescentes de poursuivre leurs études. En vertu de l'article 36 du règlement disciplinaire pour l'enseignement secondaire de base et l'enseignement professionnel de 2006, les jeunes filles enceintes devaient abandonner l'école au troisième mois de leur grossesse. Les mères adolescentes n'étaient autorisées à se réinscrire qu'au cours de l'année scolaire suivante. Ce règlement concernait également les étudiants de sexe masculin qui avaient des enfants. La ministre de l'éducation, Julieta Rodrigues, a signé le décret ministériel visant à supprimer l'article 36. Les accords conclus dans le cadre du "Projet d'autonomisation des filles et d'éducation de qualité pour tous", une subvention de 15 millions de dollars US de la Banque mondiale et du Partenariat mondial visant à améliorer l'accès des filles à une éducation secondaire de qualité, ont également influencé ce décret. Toutefois, le gouvernement n'a pas encore entamé le processus de suppression de l'article.

En vertu de la Regula Juridicamente as instituicoes de familia de 1977, l'âge minimum légal du mariage est de 18 ans pour les filles et les garçons. Dans des cas exceptionnels, et avec le consentement des parents, du tuteur ou du tribunal, les filles âgées de 14 ans et les garçons âgés de 16 ans peuvent se marier.