Trinité-et-Tobago

À Trinité-et-Tobago, 4 % des filles se marient ou contractent une union avant l'âge de 18 ans et 1 % se marient ou contractent une union avant l'âge de 15 ans.

Les mariages et unions d'enfants, précoces et forcés (CEFMU) sont les plus répandus dans les ORS du sud-ouest(5,6 %), de l'est(4,4 %) et du centre-nord(4,3 %).

Selon l'UNICEF, la CEFMU à Trinité-et-Tobago prend souvent la forme d'une "relation de visite" - une union informelle, avec une relation sociale et sexuelle, mais sans cohabitation.

Les mariages et unions d'enfants, précoces et forcés (CEFMU) sont motivés par l'inégalité entre les sexes et la croyance que les filles sont en quelque sorte inférieures aux garçons.

Il existe peu d'informations sur la CEFMU à Trinité-et-Tobago, mais les études disponibles montrent qu'elle est motivée par :

La pauvreté : 7,4 % des femmes issues des ménages les plus pauvres se sont mariées ou ont formé un couple avant l'âge de 18 ans, contre 0,8 % des femmes issues des ménages les plus riches.

Religion: En 2017, un député a présenté des éléments de preuve suggérant que le mariage des enfants est un phénomène impulsé par de nombreuses communautés religieuses différentes, y compris les hindous, les musulmans et les chrétiens à Trinité-et-Tobago.

Grossesse chez les adolescentes : Entre 2015 et 2020, le taux de natalité chez les adolescentes était de 32 naissances pour 1000 filles. 6 % des filles âgées de 20 à 24 ans ont accouché avant l'âge de 18 ans. Le manque d'accès des adolescents aux services de santé sexuelle et reproductive et à une éducation sexuelle complète et adaptée à l'âge favorise les grossesses chez les adolescentes et contribue au mariage des enfants et aux unions précoces à Trinité-et-Tobago.

Trinité-et-Tobago s'est engagé à mettre fin aux mariages d'enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés d'ici à 2030, conformément à la cible 5.3 des objectifs de développement durable.

Le gouvernement a présenté un examen national volontaire pour 2020 lors du forum politique de haut niveau. Il a été souligné que la loi sur le mariage de 2017 et la politique nationale sur le genre et le développement ont permis d'abolir le mariage des enfants. Le gouvernement n'a pas présenté d'examen national volontaire lors d'un forum politique de haut niveau depuis 2020.

La Trinité-et-Tobago a ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant en 1991, que le Comité des droits de l'enfant a interprétée de manière à recommander l'établissement d'un âge minimum du mariage de 18 ans, et la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 1990, qui oblige les États à garantir le consentement libre et entier au mariage.

Lors de l'examen périodique universel de 2021, le gouvernement a noté que des efforts importants avaient été faits en matière de protection des enfants. Suivant la recommandation du Comité des droits de l'enfant des Nations unies, le gouvernement a relevé l'âge minimum légal du mariage à 18 ans, sans aucune exception.

Lors de l'examen périodique universel de 2021, le comité CEDAW s'est dit préoccupé par le fait que la législation nationale autorisait le mariage des filles dès l'âge de 12 ans. Le mariage précoce est à l'origine de faibles taux de scolarisation et expose les jeunes filles de Trinité-et-Tobago à des grossesses précoces chez les adolescentes et à d'autres risques sanitaires tels que la mortalité maternelle. Le Comité a recommandé au gouvernement de relever l'âge minimum légal du mariage à 18 ans pour les garçons et les filles et de l'harmoniser avec l'âge du consentement sexuel.

Lors de son examen périodique universel de 2016, Trinité-et-Tobago a soutenu les recommandations visant à renforcer les efforts pour éradiquer le mariage des enfants et à assurer la mise en œuvre de la législation existante sur l'âge minimum légal du mariage.

En 2016, le Comité CEDAW s'est inquiété du fait que la loi sur le mariage de 1923, la loi sur le mariage hindou de 1945, la loi sur le mariage et le divorce musulmans de 1961 et la loi sur le mariage Orisa de 1999 autorisaient le mariage des filles à l'âge de 12, 14 et 16 ans respectivement, légitimant ainsi le mariage des enfants. L'équipe de pays a recommandé au gouvernement d'harmoniser ces instruments afin que l'âge minimum du mariage pour les filles et les garçons soit conforme aux normes internationales.

Les lois incohérentes et contradictoires relatives au mariage des enfants et à l'âge du consentement ont été identifiées comme une priorité absolue dans le rapport alternatif CEDAW 2016 du pays.

La Trinité-et-Tobago, en tant que membre de l'Organisation des États américains (OEA), est liée au système interaméricain des droits de l'homme, qui reconnaît le droit des hommes et des femmes en âge de se marier et invite les gouvernements à renforcer la réponse à la violence et à la discrimination fondées sur le sexe, y compris le mariage et les unions précoces, forcés et d'enfants, dans une perspective qui respecte l'évolution des capacités et l'autonomie progressive.

Trinité-et-Tobago a ratifié la Convention interaméricaine sur la prévention, la sanction et l'élimination de la violence contre la femme (connue sous le nom de Convention de Belém do Pará) en 1996. En 2016, le Mécanisme de suivi de la Convention de Belém do Pará (MESECVI) a recommandé aux États parties de revoir et de réformer leurs lois et pratiques afin de porter l'âge minimum du mariage à 18 ans pour les femmes et les hommes.

La Trinité-et-Tobago, en tant que membre de la Commission économique des Nations unies pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a adopté en 2013 le Consensus de Montevideo sur la population et le développement, qui reconnaît la nécessité de s'attaquer aux niveaux élevés de grossesses d'adolescentes dans la région, généralement associés au mariage forcé des filles. En 2016, la Stratégie de Montevideo pour la mise en œuvre de l'Agenda régional pour l'égalité des sexes a également été approuvée par les pays de la CEPALC. Cet agenda englobe les engagements pris par les gouvernements en matière de droits et d'autonomie des femmes et d'égalité entre les sexes au cours des 40 dernières années lors des conférences régionales des femmes en Amérique latine et dans les Caraïbes. L'agenda réaffirme le droit à une vie exempte de toute forme de violence, y compris le mariage et la cohabitation forcés pour les filles et les adolescentes.

La Trinité-et-Tobago est l'un des pays où l'initiative Spotlight (un partenariat mondial pluriannuel entre l'Union européenne et les Nations unies) soutient les efforts visant à mettre fin à toutes les formes de violence sexuelle et sexiste et aux pratiques préjudiciables à l'égard des femmes et des filles.

La politique nationale en matière de santé sexuelle et reproductive, adoptée en 2016, souligne la corrélation entre le mariage des enfants et les unions précoces et les grossesses chez les adolescentes. Elle inclut dans ses objectifs l'abolition des lois qui autorisent le mariage d'enfants et la réduction des grossesses d'adolescentes grâce à la fourniture d'informations et de services complets en matière de santé sexuelle et reproductive des adolescents (ASRH).

La politique nationale sur le genre et le développement, mise en œuvre par le bureau du Premier ministre (unité des affaires du genre et de l'enfance), vise à promouvoir l'égalité des sexes. L'une de ses principales réalisations a été l'abolition du mariage des enfants.

L'Association de planification familiale de Trinité-et-Tobago (FPATT), l'ONG la plus ancienne du pays, s'efforce de sensibiliser les communautés locales au mariage des enfants, à la santé sexuelle et génésique et à la violence domestique. En collaboration avec d'autres acteurs clés, elle s'est efforcée de faire passer l'âge minimum légal du mariage à 18 ans.

En janvier 2017, le procureur général a présenté un projet de loi visant à harmoniser les lois sur le mariage du pays et à relever l'âge minimum légal du mariage à 18 ans, sans exception.

En mai 2016, le mariage des enfants a fait l'objet d'un débat animé après que l'Organisation interreligieuse a suggéré que les lois sur le mariage du pays ne soient pas modifiées, bien qu'elles autorisent le mariage des filles dès l'âge de 12 ans.

L'âge minimum du mariage à Trinité-et-Tobago est de 18 ans, sans exception.

En 2017, le Miscellaneous Provisions Marriage Bill a été adopté avec succès par les deux chambres du Parlement et a obtenu la sanction présidentielle. Cette loi sur le mariage modifie la loi sur le mariage et le divorce musulman, la loi sur le mariage hindou, la loi sur le mariage orisa et la loi sur les procédures et les biens matrimoniaux, en portant l' âge minimum du mariage à 18 ans.