Madagascar

À Madagascar, 38,8 % des filles se marient ou contractent une union avant l'âge de 18 ans et 12,7 % avant l'âge de 15 ans.

11,2% des garçons de Madagascar se marient avant l'âge de 18 ans et AUCUN ne se marie avant l'âge de 15 ans.

Les taux les plus élevés de mariages d'enfants se trouvent à Atsimo Andrefana(66%), Atsimo Atsinanana(60%), et Sofia(54%), Melaky(54%) et Betsiboka(51%).

Le mariage d'enfants est motivé par l'inégalité entre les sexes et la croyance que les femmes et les filles sont en quelque sorte inférieures aux hommes et aux garçons.

A Madagascar, le mariage des enfants est exacerbé par :

● La pauvreté : Madagascar a l'un des taux de pauvreté les plus élevés au monde. Les filles vivant dans les zones rurales et dans les ménages les plus pauvres ont tendance à se marier plus jeunes. Le mariage est souvent utilisé comme un moyen de réduire la charge financière perçue par une fille pour sa famille.

● Pratiques néfastes : Malgré l'adoption d'une nouvelle loi fixant l'âge minimum du mariage à 18 ans, celle-ci est rarement appliquée dans les zones rurales. Les lois coutumières et les pratiques sociales traditionnelles favorisent encore le mariage des enfants. Le mariage arrangé des enfants prend différentes formes selon la communauté ethnique et la région de Madagascar, mais il est souvent mené par les parents qui reçoivent une dot (moletry) en échange de leur fille mineure. La pratique du Tsenan'ampela (marchés de filles) a également été rapportée, où un mariage peut être arrangé pour durer une nuit, quelques jours ou plus.

● Le niveau d'éducation : Les filles ayant un faible niveau d'éducation sont beaucoup plus susceptibles de se marier avant l'âge de 18 ans. Une étude de 2015 a révélé qu'une année de scolarité supplémentaire à Madagascar retarde le mariage de 1,5 an.

Madagascar s'est engagé à mettre fin aux mariages d'enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés d'ici 2030, conformément à la cible 5.3 des Objectifs de développement durable.

Lors de son examen 2022, le Comité des droits de l'enfant des Nations unies a recommandé au gouvernement de veiller à ce que la Stratégie nationale de lutte contre le mariage des enfants (2018-2024) soit effectivement mise en œuvre et d'allouer un budget pour développer des programmes et des campagnes de sensibilisation afin d'éradiquer les pratiques néfastes.

Le gouvernement a présenté un examen national volontaire lors du forum politique de haut niveau de 2021. Dans cet examen, le gouvernement a souligné que malgré l'âge minimum légal de 18 ans pour les garçons et les filles, il y a encore des cas de mariage d'enfants à Madagascar. En 2018, 74 % des femmes âgées de 20 à 24 ans étaient mariées et 34 % des femmes âgées de 15 à 19 ans. Le gouvernement vise à mettre en place des abris d'urgence pour les enfants qui sont affectés par le mariage des enfants et la violence. Le gouvernement n'a pas présenté d'examen national volontaire dans le cadre d'un forum politique de haut niveau depuis.

Madagascar a coparrainé les résolutions suivantes du Conseil des droits de l'homme : la résolution procédurale de 2013 sur le mariage d'enfants, précoce et forcé, la résolution de 2015 visant à mettre fin au mariage d'enfants, précoce et forcé, reconnaissant qu'il s'agit d'une violation des droits de l'homme, et la résolution de 2017 sur la reconnaissance de la nécessité de traiter la question du mariage d'enfants, précoce et forcé dans les contextes humanitaires. En 2014, Madagascar a également signé une déclaration commune au Conseil des droits de l'homme appelant à une résolution sur le mariage des enfants.

Madagascar a coparrainé les résolutions 2013, 2014, 2016 et 2018 de l'Assemblée générale des Nations unies sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé.

Madagascar a ratifié la Convention sur les droits de l'enfant en 1991, que le Comité des droits de l'enfant a interprétée pour recommander l'établissement d'un âge minimum du mariage de 1 an, et la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 1989, qui oblige les États à garantir le libre et plein consentement au mariage.

Lors de son examen 2021, le Comité des droits de l'enfant des Nations unies a recommandé au gouvernement de mettre en œuvre une stratégie nationale de lutte contre le mariage d'enfants 2018-2024 qui se concentre sur les régions où les taux de mariage d'enfants sont élevés. Le Comité a recommandé qu'avec le soutien des chefs religieux, des juges, des procureurs et des autorités locales, des campagnes de sensibilisation soient développées sur les effets néfastes du mariage d'enfants sur la santé mentale et le bien-être des filles.

Lors de l'examen périodique universel de 2014, Madagascar a soutenu les recommandations visant à améliorer la protection constitutionnelle et législative relative au mariage des enfants.

En 2005, Madagascar a ratifié la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant, y compris l'article 21 concernant l'interdiction du mariage des enfants. En 2004, Madagascar a signé, mais n'a pas encore ratifié, la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples sur les droits de la femme en Afrique, y compris l'article 6 qui fixe l'âge minimum du mariage à 18 ans.

Madagascar fait partie des 20 pays qui se sont engagés à mettre fin au mariage des enfants d'ici à la fin de l'année 2020 dans le cadre de l'engagement ministériel sur l'éducation sexuelle complète et les services de santé sexuelle et reproductive pour les adolescents et les jeunes en Afrique de l'Est et en Afrique australe.

En 2019, lors du sommet de Nairobi sur la CIPD25, Madagascar s'est engagé à intensifier les mesures de prévention et de soutien aux victimes pour mettre fin à la violence fondée sur le genre, y compris le mariage des enfants.

Madagascar est un pays partenaire du Partenariat mondial pour l'éducation (PME).

En 2015, le ministère chargé de la promotion de la femme a lancé la campagne de l'Union africaine pour mettre fin au mariage des enfants en Afrique. Cette campagne prévoit de travailler avec des partenaires, la police, les décideurs politiques, les associations de femmes, les communautés locales et les chefs traditionnels pour mettre fin à la violence fondée sur le genre, y compris le mariage des enfants.

En 2018, pour mettre en œuvre l'engagement de Madagascar dans la Campagne de l'Union africaine pour la fin du mariage des enfants, Madagascar a adopté un Plan stratégique national sur le mariage des enfants (2018-2024), élaboré avec le soutien de l'UNICEF et de l'UNFPA. Accompagné d'un plan budgétisé, l'objectif global de la stratégie est de réduire la prévalence du mariage des enfants de 41,2% à 21,2% au cours de la période de sept ans et de veiller à ce que tous les villages soient déclarés exempts de mariage d'enfants. Plus précisément, la stratégie vise à

● Renforcer l'engagement des autorités locales, des communautés et des familles à prévenir et à protéger les enfants contre le mariage des enfants grâce à un changement de comportement.

● Renforcer les capacités des enfants à se protéger du mariage et des grossesses précoces.

● Renforcer les capacités et l'engagement des services pour protéger les enfants du mariage, y compris la prise en charge des enfants pendant la grossesse.

● Harmoniser et coordonner les actions visant à mettre fin au mariage des enfants.

En 2007, le gouvernement a modifié l'âge minimum du mariage à 18 ans pour les filles et les garçons. Auparavant, les filles pouvaient se marier à 14 ans et les garçons à 17 ans.

Toutefois, conformément à la loi de 2007 sur le mariage et les régimes matrimoniaux, le mariage peut être autorisé par le président du tribunal de première instance avant l'âge de 18 ans si les parents en font la demande et si le tribunal reçoit le consentement formel de la personne à marier.