Sénégal

Au Sénégal, 30 % des filles se marient avant l'âge de 18 ans et 9 % avant l'âge de 15 ans.

1% des garçons sénégalais se marient avant l'âge de 18 ans.

Les âges médians du mariage les plus bas sont enregistrés dans les régions de Kédougou, Kolda, Tambacounda et Kaffrine.

Les taux les plus élevés de mariage d'enfants se trouvent dans la partie sud-est du Sénégal, à Tambacounda(57%), Kaffrine(59%), Kolda(68%) et Kédougou(72%).

Le mariage d'enfants est motivé par l'inégalité entre les sexes et la croyance que les filles sont en quelque sorte inférieures aux garçons.

Au Sénégal, le mariage des enfants est également motivé par :

● La pauvreté: Les filles vivant dans des ménages ruraux et pauvres sont plus susceptibles de se marier tôt. Le mariage d'enfants est utilisé comme mécanisme d'adaptation pour alléger la charge économique perçue des filles sur la famille.

● Le niveau d'éducation : Les filles sans éducation ou n'ayant suivi que l'enseignement primaire sont plus susceptibles de se marier tôt que celles qui ont suivi un enseignement secondaire ou supérieur.

● Relations sexuelles avant le mariage et grossesses chez les adolescentes : au Sénégal, la virginité est très appréciée et les grossesses hors mariage déshonorent les familles. La crainte de voir les filles tomber enceintes pousse de nombreux parents, principalement les pères, à marier leurs filles précocement.

● Les mutilations génitales féminines et l'excision (MGF/E) : Alors que le taux de prévalence national des MGF/E est de 24%, il atteint 78% dans le sud du Sénégal. Certaines femmes sénégalaises pensent que les mutilations génitales féminines améliorent les perspectives de mariage. Elles ont souvent lieu pendant la puberté, lorsque de nombreuses filles sont considérées comme prêtes à se marier.

● L'appartenance ethnique: Comme le rapporte la même étude du ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, les attitudes à l'égard du mariage des enfants varient selon les groupes ethniques. Certains Halpulaars considèrent qu'il est très tard pour qu'une fille se marie à 17 ans. Certaines communautés Bassari estiment qu'une fille est prête à se marier lorsqu'elle peut piler 50 kilos de mil en une seule fois. Certains groupes ethniques Wolof et Diola considèrent qu'une fille est prête à se marier avant l'âge de 14 ans.

Le Sénégal s'est engagé à mettre fin aux mariages d'enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés d'ici 2030, conformément à la cible 5.3 des Objectifs de développement durable.

Dans son examen national volontaire de 2018 lors du Forum politique de haut niveau, le Sénégal a fait état des progrès réalisés dans la lutte contre le mariage des enfants ainsi que de l'évolution des taux de prévalence.

Le gouvernement a présenté un examen national volontaire lors du forum politique de haut niveau de 2022. Dans cet examen, le gouvernement a noté une augmentation des taux d'abandon scolaire, due à la pauvreté, au désintérêt pour l'éducation, aux grossesses d'adolescentes, aux mariages d'enfants, à l'absence de documents adéquats tels que les certificats de naissance, et à la surpopulation. Le gouvernement a également noté que les pratiques néfastes et les mariages d'enfants existent toujours, l'âge minimum légal du mariage étant de 16 ans pour les filles.

Le Sénégal a coparrainé les résolutions 2013, 2014, 2016, 2018 et 2020 de l'Assemblée générale des Nations unies sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé, ainsi que la résolution 2013 du Conseil des droits de l'homme sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé. En 2014, le Sénégal a également signé une déclaration commune au Conseil des droits de l'homme appelant à une résolution sur le mariage des enfants.

Le Sénégal a ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant en 1990, que le Comité des droits de l'enfant a interprétée pour recommander l'établissement d'un âge minimum du mariage de 18 ans, et la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 1985, qui oblige les États à garantir le libre et plein consentement au mariage.

Lors de son examen en 2022, le Comité CEDAW a reconnu les mesures prises par le gouvernement pour éliminer les mutilations génitales féminines, les mariages d'enfants et d'autres pratiques néfastes. Le Comité a recommandé que, conformément aux principaux instruments internationaux, le gouvernement modifie le Code de la famille pour relever l'âge minimum légal du mariage à 18 ans pour les filles. La commission s'est félicitée de l'expérimentation des "écoles pour maris" et des mesures de sensibilisation prises pour encourager l'enregistrement des mariages.

En 2015, le comité CEDAW s'est inquiété de l'absence de criminalisation des mariages avec un enfant âgé de 13 à 18 ans. Il a recommandé au gouvernement de mener des actions de sensibilisation sur le mariage des enfants à l'intention des hommes et des femmes, en coopération avec la société civile.

En 2016, le Comité des droits de l'enfant des Nations unies s' est inquiété de la lenteur des progrès en matière d'abandon du mariage des enfants, en particulier dans les zones rurales. Il a recommandé au Sénégal d'accélérer l'adoption du Plan d'action pour mettre fin au mariage des enfants et de mettre en œuvre des systèmes de suivi efficaces pour évaluer les progrès accomplis en la matière.

Lors de l'Examen périodique universel de 2013, le Sénégal a soutenu les recommandations visant à mettre en place des programmes de sensibilisation du public aux conséquences néfastes du mariage des enfants et à relever l'âge minimum du mariage à 18 ans. Lors de l'Examen périodique universel de 2018, le Sénégal a soutenu les recommandations d'intensifier les mesures visant à éliminer les pratiques traditionnelles néfastes, y compris les mariages d'enfants, les mariages précoces et les mariages forcés, en adoptant un plan d'action national pour mettre fin au mariage des enfants et en modifiant le code de la famille et le code pénal pour porter l'âge minimum du mariage à 18 ans pour les garçons comme pour les filles.

En 1998, le Sénégal a ratifié la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant, y compris l'article 21 concernant l'interdiction du mariage des enfants. En 2004, le Sénégal a ratifié le Protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique, dont l'article 6 fixe l'âge minimum du mariage à 18 ans.

En juin 2016, le Sénégal a lancé la campagne de l'Union africaine pour mettre fin au mariage des enfants en Afrique.

En tant que membre de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Sénégal a adopté en 2017 le Cadre stratégique pour le renforcement des systèmes nationaux de protection de l'enfance, en vertu duquel la protection des enfants contre le mariage est une priorité. En juin 2019, les chefs d'État de la CEDEAO ont approuvé la politique de l'enfant et le plan d'action stratégique de la CEDEAO, ainsi que la feuille de route 2019-2030 sur la prévention et la réponse au mariage des enfants.

En outre, en juillet 2019, les Premières Dames de la CEDEAO ont signé la "Déclaration de Niamey : Appel à mettre fin au mariage des enfants et à promouvoir l'éducation et l'autonomisation des filles", appelant les États membres à engager des réformes législatives, institutionnelles et budgétaires pour mettre en œuvre la feuille de route 2019-2030.

Lors du London Girl Summit en juillet 2014, le gouvernement a signé une charte dans laquelle il s'engage à mettre fin au mariage des enfants d'ici 2020.

Le Sénégal est un pays en développement partenaire du Partenariat mondial pour l'éducation (PME).

Lors de l'Examen périodique universel de 2024, le Conseil des droits de l'homme a reconnu que le Sénégal avait pris plusieurs mesures pour éradiquer les pratiques néfastes, les mutilations génitales féminines, le mariage des enfants et le travail des enfants. Il s'agit notamment de la Stratégie nationale pour l'éradication des mutilations génitales féminines 2022-2030, du Plan d'action contre le mariage forcé 2022-2026[VC1], de l'Agenda national pour les filles 2021-2025 et de la Stratégie nationale pour la protection de l'enfant. [VC2]

Dans l'observation finale de la CEDEF de 2022, le gouvernement a signalé la mise en place de l'Agenda pour les jeunes filles 2020 - 2024, qui vise à éliminer le mariage des enfants.

En décembre 2019, le gouvernement du Sénégal a rapporté au Comité CEDAW que le ministère de la Justice et le ministère de la Femme, de la Famille et du Genre ont entamé le processus de révision de la législation nationale afin d'éliminer les lois discriminatoires à l'égard des femmes et de les harmoniser avec les textes juridiques internationaux. Des amendements aux dispositions du code de la famille relatives à l'âge du mariage (article 111) figurent parmi les propositions formulées. Le gouvernement a également fait état de l'élaboration d'un document de sensibilisation destiné à soutenir le processus de réforme des lois discriminatoires.

L'engagement du gouvernement à répondre au mariage des enfants s'est traduit par l'élaboration d'une stratégie nationale pilotée par la Direction de la protection de l'enfance qui, depuis le remaniement gouvernemental de 2017, est en charge de la question du mariage des enfants sous la tutelle du Ministère de la bonne gouvernance et de la protection de l'enfance.

Le gouvernement a également fait état de certains efforts de sensibilisation sur les mariages et les grossesses précoces au niveau national et communautaire dans le cadre d'un programme d'éducation des femmes et d'autonomisation des femmes.

Le mariage d'enfants a été identifié comme un problème de protection de l'enfance dans la stratégie nationale pour la protection de l'enfance de décembre 2012. La stratégie nationale a été mise en œuvre dans un plan d'action 2016-2019, qui dispose également d'un budget spécifique.

Le plan d'action national sur la lutte contre la violence fondée sur le genre, adopté en 2015, classe également le mariage des enfants dans la catégorie des violences fondées sur le genre.

Le gouvernement est en train d'élaborer un plan d'action pour la mise en œuvre de la campagne de l'Union africaine pour mettre fin au mariage des enfants en Afrique, lancée en 2016. Mais en février 2020, il n'y avait pas de mise à jour.

En juin 2019, les gouvernements du Sénégal et de la Gambie, en partenariat avec l'ONG Safe Hands for Girls, dirigée par des survivants, ont organisé le sommet Africa4Girls pour mettre fin aux mutilations génitales féminines (MGF) et au mariage des enfants.

Le gouvernement du Sénégal a également accueilli la réunion de haut niveau de 2017 sur l'élimination du mariage d'enfants en Afrique de l'Ouest et du Centre, ce qui représente une occasion prometteuse de continuer à plaider en faveur des efforts visant à éliminer le mariage d'enfants au niveau national.

World Vision travaille avec des chefs religieux musulmans et chrétiens pour changer les attitudes et les comportements sur des sujets tels que le mariage des enfants, les droits de l'enfant et l'enregistrement des naissances, afin de parvenir à un changement durable des normes sociales dans les communautés sénégalaises.

Le Sénégal est l'un des 11 pays qui, dans le cadre de l'Alliance Her Choice, s'efforcent de créer des communautés sans mariage d'enfants d'ici à 2020.

[Impossible de trouver des rapports ou des informations concernant ce plan autres que ceux mentionnés dans l'EPU.

[Ce paragraphe devrait-il être déplacé en dessous de "que fait le gouvernement pour résoudre ce problème au niveau national ?".

En vertu de l'article 111 du code de la famille de 1989, l'âge minimum légal du mariage est de 16 ans pour les filles et de 18 ans pour les garçons. Toutefois, ils peuvent être mariés avant cet âge si le président du tribunal régional accorde une dérogation pour des raisons sérieuses. Dans ce cas, le consentement des parents de l'intéressé est également requis.

À partir d'avril 2020, le code de la famille sera révisé afin de relever l'âge minimum du mariage à 18 ans pour les filles.