Comment devenir créatif en matière de défense des données ?
Des lacunes persistantes dans les données continuent de limiter notre capacité à mener une évaluation complète, en particulier dans des domaines cruciaux pour l'autonomisation des femmes, tels que les soins non rémunérés, la violence fondée sur le genre et les mariages et unions d'enfants, précoces et forcés (CEFMU).2
The Asia and the Pacific SDG Progress Report 2025, launched on 18 February 2025 in the lead-up to the 12th APFSD, The Asia and the Pacific SDG Progress Report 2025, launched on 18 February 2025 in the lead-up to the 12th APFSD, Dans toute la région Asie-Pacifique, des approches innovantes de l'engagement communautaire et de la collecte de données permettent de combler les lacunes en matière de données, de renforcer la base factuelle et d'améliorer le suivi des ODD.
Voici quelques sources alternatives de données sur le mariage des enfants et les facteurs qui y sont associés, tels que l'éducation, la santé et les normes de genre. Des outils tels que les MICS de l'UNICEF3 et les enquêtes 50x2030 de la FAO fournissent des données au niveau des ménages sur l'éducation, le mariage, la santé et le revenu, tandis que l 'indice des normes sociales en matière de genre du PNUD4 et le baromètre asiatique5 saisir les attitudes et les normes en matière de genre. L'indice de genre des ODD par Equal Measures 2030 suit les progrès plus larges en matière d'égalité des sexes.6
Lors de l'APFSD, Filles Pas Epouses a mis en lumière le rôle vital des organisations de la société civile (OSC) locales dans la production de données dirigées par les citoyens, une forme croissante et créative de plaidoyer en faveur des données.7 Les données générées par les citoyens ne se contentent pas de combler les lacunes officielles, mais offrent des informations contextualisées qui peuvent renforcer la conception et la mise en œuvre d'interventions aux niveaux local, national et régional.
Des cadres tels que le cadre de Copenhague pour les données des citoyens offrent de précieuses possibilités de formaliser l'utilisation de ces sources de données alternatives et de combler les lacunes en matière de données sur le genre.8 Il est essentiel d'adopter cette approche pour garantir que les réalités vécues par les filles et les femmes, en particulier celles issues de communautés marginalisées, soient prises en compte dans les politiques et les programmes, et que personne ne soit laissé pour compte.
Des partenariats diversifiés et intersectoriels accélèrent les progrès
Le mariage d'enfants n'est pas un phénomène isolé : il est profondément ancré dans les normes culturelles, la pauvreté, le manque d'éducation et les inégalités structurelles et systémiques. Les efforts visant à mettre fin au mariage d'enfants dans la région Asie-Pacifique ne peuvent s'appuyer sur une approche unique ou des solutions unidimensionnelles. Au contraire, ils nécessitent des partenariats socioculturels, diversifiés et intersectoriels qui travaillent collectivement pour remettre en question et transformer les pratiques néfastes qui portent atteinte à l'autonomie, aux droits et à l'intégrité corporelle des adolescents.
Lors d'un événement parallèle au 12e Forum Asie-Pacifique sur le développement durable (APFSD) intitulé "Le pouvoir du partenariat : Éliminer les mariages et unions d'enfants, précoces et forcés pour promouvoir l'égalité des sexes en Asie-Pacifique " - organisé par l'UNICEF, WeMen View, Filles Pas Epouses, ChildFund International, Global Partnership for Education et Plan International - les parties prenantes ont réaffirmé l'urgence et le pouvoir de l'action collective.9 Un "Appel à l'action des jeunes pour l'élimination des mariages d'enfants, des mariages précoces et des mariages forcés dans la région Asie-Pacifique" a été présenté. Ce document puissant a été élaboré sur la base de consultations avec des jeunes du Bangladesh, de l'Inde, des Philippines, du Timor-Oriental, de l'Indonésie, du Myanmar et du Népal, ainsi que d'un examen des données secondaires.
L'événement parallèle a souligné l'importance des partenariats au-delà des secteurs traditionnels, notamment avec les acteurs privés, les organisations dirigées par des femmes et les réseaux de jeunes. Ces collaborations sont essentielles pour mettre en place des solutions holistiques et communautaires qui non seulement s'attaquent aux conséquences du mariage des enfants, mais aussi à ses causes profondes, ouvrant ainsi la voie à un changement transformateur d'une génération à l'autre. La participation du gouvernement népalais et du secrétariat de l'ASACR a permis de réfléchir aux engagements politiques et aux mesures à prendre pour lutter contre le mariage des enfants.
Une mise en œuvre efficace du Pacte pour l'avenir
Le Pacte pour l'avenir, adopté lors du Sommet du futur en septembre 2024, vise à renforcer la coopération mondiale pour relever des défis cruciaux, notamment le développement durable, la paix et la sécurité, et la gouvernance numérique. Il convient de noter que le pacte s'engage à traiter l'égalité des sexes comme une question transversale. C'est également la première fois qu'un document articule les engagements des États membres envers la prochaine génération qui héritera de la planète et les générations à venir. Filles Pas Epouses a joué un rôle essentiel en influençant l' inclusion de la CEFMU dans la version finale du Pacte - en particulier dans le point d'action 35, qui s'engage explicitement à mettre fin à la CEFMU.10 Cette inclusion marque une étape importante dans la reconnaissance des barrières structurelles et intersectionnelles qui perpétuent les pratiques néfastes à l'encontre des adolescents et réaffirme l'importance de centrer les droits des jeunes et la justice en matière de genre dans l'élaboration des politiques mondiales.
Lors du 12ème APFSD, Filles Pas Epouses a eu l'occasion de participer à un panel de haut niveau sur le Pacte pour l'avenir.11 L'organisation a été invitée à réfléchir sur le rôle de la société civile dans l'accélération de la mise en œuvre régionale du Pacte, en particulier en ce qui concerne les engagements envers les jeunes et les générations futures. Les interventions de Filles Pas Epouses ont souligné le rôle important de la société civile dans la production de données gérées par les citoyens, le développement de l'action et du leadership des jeunes et la promotion de la solidarité intergénérationnelle par le dialogue. Il est à espérer que les actions du pacte donnant la priorité aux partenariats avec la société civile débloqueront des financements de base, à long terme et flexibles pour les OSC afin de leur permettre de répondre aux besoins changeants des communautés au sein desquelles elles travaillent.
Filles Pas Epouses a également contribué activement aux discussions de la table ronde sur l'ODD 5, en soulignant la nécessité de combler les lacunes en matière de données, de transformer les normes de genre, d'établir des partenariats avec des organisations dirigées par des femmes et de favoriser un environnement plus positif et collaboratif pour la participation des organisations de la société civile. Le résumé du président donne un aperçu plus approfondi des délibérations de l'APFSD.12
Ce sont là quelques-unes des stratégies potentielles pour accélérer les progrès vers les ODD d'ici 2030, mais il y a et il y aura toujours plus à faire. À l'approche de 2030, la région Asie-Pacifique se trouve à la croisée des chemins : soit elle accélère l'action collective, inclusive et innovante pour éliminer les mariages d'enfants, les mariages précoces et les mariages forcés, soit elle risque de laisser des générations de filles et d'adolescentes sur le carreau. Le 12e Forum Asie-Pacifique sur le développement durable (APFSD) a clairement indiqué que le temps des efforts fragmentés était révolu. Qu'il s'agisse de combler les lacunes en matière de données sur le genre par des connaissances générées par les citoyens, de forger des partenariats intersectoriels audacieux ou de faire pression pour la mise en œuvre d'engagements mondiaux tels que le Pacte pour l'avenir, chaque étape doit être ancrée dans l'équité, le leadership des jeunes et le changement systémique.