Afrique du Sud

En Afrique du Sud, 4 % des filles se marient avant l'âge de 18 ans et 1 % avant l'âge de 15 ans.

En Afrique du Sud, 1 % des garçons se marient avant l'âge de 18 ans.

Selon une enquête communautaire de 2016 publiée par Statistics South Africa, plus de 91 000 filles sud-africaines âgées de 12 à 17 ans étaient mariées - dans le cadre d'un mariage civil ou coutumier - ou divorcées, séparées, veuves ou vivant avec un partenaire.

Les taux peuvent être plus élevés car les mariages coutumiers sont rarement enregistrés officiellement.

Le mariage d'enfants est motivé par l'inégalité entre les sexes et la croyance que les femmes et les filles sont en quelque sorte inférieures aux hommes et aux garçons.

Il existe peu d'informations sur le mariage des enfants en Afrique du Sud, mais les données disponibles suggèrent qu'il peut être motivé par :

● Pratiques néfastes : Ces dernières années, la pratique de l' ukuthwala a été invoquée pour justifier l'enlèvement de filles âgées d'à peine 12 ans pour les marier à des hommes plus âgés. Bien que cette pratique soit interdite, elle se produirait encore dans les provinces du Cap occidental, du Cap oriental et du KwaZulu-Natal. Dans de nombreux cas, de l'argent ou des cadeaux sont offerts aux parents, ce qui constitue une déformation de la tradition de l ilobolo (dot) traditionnelles.

L'Afrique du Sud s'est engagée à mettre fin aux mariages d'enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés d'ici 2030, conformément à la cible 5.3 des objectifs de développement durable.

Lors de son examen national volontaire au Forum politique de haut niveau de 2019, le gouvernement sud-africain a fait état de progrès sur cette cible et a reconnu que les exceptions pour le mariage des moins de 18 ans constituaient l'une des lacunes qui subsistent dans le cadre juridique. Le gouvernement n'a pas soumis d'examen national volontaire lors d'un forum politique de haut niveau depuis 2019. Toutefois, le gouvernement doit présenter un examen national volontaire lors du Forum politique de haut niveau de 2024.

L'Afrique du Sud a coparrainé la résolution du Conseil des droits de l'homme de 2019 sur les conséquences du mariage des enfants et la résolution de 2021 sur les mariages d'enfants, les mariages précoces et les mariages forcés en temps de crise, y compris la pandémie de COVID-19. L'Afrique du Sud a signé une déclaration commune lors de la session 2014 du Conseil des droits de l'homme appelant à une résolution sur le mariage des enfants. L'Afrique du Sud a également coparrainé les résolutions 2018, 2020 et 2022 de l'Assemblée générale des Nations unies sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé.

L'Afrique du Sud a ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant en 1995, que le Comité des droits de l'enfant a interprétée pour recommander l'établissement d'un âge minimum du mariage de 18 ans, et la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 1995, qui oblige les États à garantir le libre et plein consentement au mariage.

Dans la liste 2021 des questions à soumettre au Comité des droits de l'enfant, le Comité a demandé à l'Afrique du Sud de veiller à ce que l'âge minimum du mariage soit fixé à 18 ans pour les garçons et les filles. Le Comité a également demandé davantage d'informations sur les mesures concrètes prises pour interdire et éradiquer les pratiques néfastes de l'ukuthwala, des tests de virginité, des mutilations génitales féminines, de la polygamie et du mariage d'enfants.

Lors de son examen en 2021, le Comité CEDAW s'est déclaré préoccupé par la persistance des attitudes patriarcales et des stéréotypes à l'égard des femmes, la persistance de pratiques néfastes telles que l'ukuthwala, les tests de virginité et les mutilations génitales féminines (MGF). Le Comité a recommandé à l'Afrique du Sud d'adopter une stratégie globale pour éliminer les pratiques préjudiciables et fournir aux victimes des services de soutien adéquats.

Lors de son examen en 2016, le Comité des droits de l'enfant des Nations unies s'est déclaré profondément préoccupé par la persistance du mariage des enfants, des tests de virginité et de l'ukuthwala. Il s'est également inquiété du fait que la loi sur les enfants de 2005 fixe l'âge minimum du mariage à 12 ans pour les filles, et que la loi sur le mariage de 1961 et la loi sur la reconnaissance des mariages coutumiers de 1998 fixent des conditions différentes pour les mariages de filles de moins de 18 ans. Le Comité a exhorté le gouvernement sud-africain à harmoniser la législation afin de garantir que l'âge minimum du mariage soit fixé à 18 ans pour les filles comme pour les garçons.

Lors de l'examen périodique universel de 2022, le ministère de l'intérieur (DHA) a indiqué qu'il était en train d'élaborer une nouvelle politique en matière de mariage afin d'harmoniser les pratiques matrimoniales en Afrique du Sud, notamment en veillant à ce que l'âge minimum légal du mariage soit de 18 ans, indépendamment des mariages religieux ou coutumiers. Une fois la politique de mariage finalisée, elle permettra l'élaboration de la loi sur le mariage qui interdira le mariage avant l'âge de 18 ans.

Lors de son Examen périodique universel de 2017, l'Afrique du Sud a accepté d'examiner les recommandations visant à harmoniser la législation afin de garantir que l'âge minimum du mariage soit fixé à 18 ans pour les garçons et les filles, et d'élaborer des mesures spécifiques pour éduquer la société sur les pratiques coutumières conduisant au mariage forcé et au mariage d'enfants.

En 2000, l'Afrique du Sud a ratifié la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant, y compris l'article 21 concernant l'interdiction du mariage des enfants. En 2004, l'Afrique du Sud a ratifié le protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique, dont l'article 6 fixe l'âge minimum du mariage à 18 ans.

L'Afrique du Sud est l'un des 20 pays qui se sont engagés à mettre fin au mariage des enfants d'ici à la fin de l'année 2020 dans le cadre de l'engagement ministériel sur l'éducation sexuelle complète et les services de santé sexuelle et reproductive pour les adolescents et les jeunes en Afrique de l'Est et en Afrique australe.

L'Afrique du Sud est un pays pionnier pour le Partenariat mondial pour l'élimination de la violence à l'égard des enfants et l'un des pays où le Plan d'urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR)/Initiative DREAMS s'efforce de réduire les taux de VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes.

En 2019, le gouvernement sud-africain a indiqué qu 'il élaborait un projet de loi sur l'interdiction des mariages forcés et des mariages d'enfants, qui offrira une meilleure protection contre ces pratiques préjudiciables.

En vertu de la loi de 2005 sur les enfants, l'âge minimum légal du mariage est de 18 ans pour les filles et les garçons.

Toutefois, des incohérences et des lacunes existent dans l'ensemble de la législation. La loi sur le mariage autorise les filles à se marier à l'âge de 15 ans avec le consentement de leurs parents, mais maintient l'âge minimum de 18 ans pour les garçons. La loi sur la reconnaissance des mariages coutumiers autorise également les mineurs à contracter des mariages coutumiers avec le consentement de leurs parents, sans spécifier d'âge minimum pour les garçons ou les filles.

En 2015, le président Jacob Zuma a promulgué le projet de loi sur la prévention et la lutte contre la traite des personnes, qui interdit l' ukuthwala non consensuel et le considère comme un délit de traite.