Lesotho

Au Lesotho, 16% des filles se marient ou contractent une union avant l'âge de 18 ans et 1% se marient avant l'âge de 15 ans.

Au Lesotho, 2 % des garçons se marient avant l'âge de 18 ans.

Le mariage d'enfants est motivé par l'inégalité entre les sexes et la croyance que les femmes et les filles sont en quelque sorte inférieures aux hommes et aux garçons.

Il existe très peu d'informations sur le mariage des enfants au Lesotho, mais les informations disponibles suggèrent que ce phénomène est exacerbé :

● Des pratiques néfastes : Les pratiques culturelles et les traditions concernant le mariage des enfants priment souvent sur la législation officielle. Selon Women and Law in Southern Africa (WLSA), certaines filles sont mariées dans le cadre de mariages coutumiers à leurs agresseurs en cas de violences sexuelles, après le versement de la lobola (richesse de la mariée) aux parents.

● Grossesse chez les adolescentes : Entre 2015-2020, pour les filles âgées de 15 à 19 ans, le taux de natalité chez les adolescentes au Lesotho était de 91 naissances pour 1 000 filles, 14% des filles ayant accouché avant l'âge de 18 ans. Culturellement, les grossesses précoces sont considérées comme indésirables, ce qui conduit les filles à se marier plus jeunes.

Le Lesotho s'est engagé à mettre fin aux mariages d'enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés d'ici 2030, conformément à la cible 5.3 des objectifs de développement durable.

Dans le cadre de son examen national volontaire 2019 au Forum politique de haut niveau, le Lesotho a indiqué que le pays se concentrera sur l'amélioration de la scolarisation des filles et des garçons dans l'enseignement secondaire par le biais d'actions telles que la lutte contre le mariage des enfants et l'accès des filles à l'information et aux services de santé. Le gouvernement a également reconnu le rôle du ministère du développement social dans la sensibilisation du public aux droits de l'enfant, à la fin des mariages d'enfants et à toutes les formes d'abus.

Le gouvernement a présenté un examen national volontaire lors du forum politique de haut niveau de 2022. Dans cet examen, le gouvernement a reconnu que la pandémie de COVID-19 a fait reculer plusieurs des efforts qu'il a déployés pour éliminer le mariage des enfants. Les fermetures d'écoles pendant la pandémie ont eu un impact sur les taux de scolarisation des filles, en particulier celles vivant dans les zones rurales ou dans la pauvreté, qui risquaient de tomber enceintes et de se marier à l'adolescence. Les abus physiques et sexuels, l'exploitation des enfants et les mariages d'enfants restent l'un des plus grands défis pour le gouvernement. Le gouvernement a indiqué que les données relatives aux mariages d'enfants sont rares au Lesotho. Toutefois, en collaboration avec des organisations internationales, des efforts sont déployés en vue de l'élimination des mariages d'enfants.

Le Lesotho a coparrainé la résolution 2017 du Conseil des droits de l'homme des Nations unies sur la reconnaissance de la nécessité de lutter contre le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé dans les contextes humanitaires.

Le Lesotho a coparrainé les résolutions 2016, 2018, 2020 et 2022 de l'Assemblée générale des Nations unies sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé. En 2014, le Lesotho a également signé une déclaration commune au Conseil des droits de l'homme appelant à une résolution sur le mariage des enfants.

Le Lesotho a ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant en 1992, que le Comité des droits de l'enfant a interprétée pour recommander l'établissement d'un âge minimum du mariage de 18 ans, et la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 1995, qui oblige les États à garantir le libre et plein consentement au mariage.

En 2018, le Comité des droits de l'enfant des Nations unies s'est dit préoccupé par la forte prévalence du mariage d'enfants au Lesotho. Le Comité a exhorté le pays à prendre des mesures pour mettre fin aux mariages d'enfants, y compris les mariages relevant du droit coutumier, et à accélérer le processus de réforme législative pour parvenir à une définition unifiée de l'enfant et à l'interdiction du mariage d'enfants.

Lors de l'examen périodique universel de 2019, le gouvernement a noté les améliorations apportées à la sensibilisation du public à l'élimination du mariage des enfants. Il a également noté que, par l'intermédiaire du ministère du Développement social, des campagnes ont été menées dans 39 communautés sur 64 conseils.

Lors de l'examen périodique universel de 2015, le Lesotho a soutenu les recommandations visant à mettre en place des mécanismes institutionnels efficaces pour prévenir le mariage des enfants.

En 1999, le Lesotho a ratifié la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant, y compris l'article 21 concernant l'interdiction du mariage des enfants. En 2004, le Lesotho a ratifié la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples sur les droits des femmes en Afrique, notamment l'article 6 qui fixe l'âge minimum du mariage à 18 ans.

En octobre 2017, le Lesotho a lancé la campagne de l'Union africaine pour mettre fin au mariage des enfants en Afrique.

Le Lesotho est l'un des 20 pays qui se sont engagés à mettre fin au mariage des enfants d'ici à la fin de l'année 2020 dans le cadre de l'engagement ministériel sur l'éducation sexuelle complète et les services de santé sexuelle et reproductive pour les adolescents et les jeunes en Afrique de l'Est et en Afrique australe.

En 2019, lors du sommet de Nairobi sur la CIPD25, le gouvernement du Lesotho s'est engagé à réduire toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des enfants en criminalisant les mariages précoces et les mariages d'enfants et en harmonisant toutes les lois avec les conventions internationales.

Le Lesotho est l'un des pays où le plan d'urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR)/l'initiative DREAMS s 'efforce de réduire les taux d'infection par le VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes.

Le Lesotho est un pays partenaire du Partenariat mondial pour l'éducation.

En 2019, le gouvernement du Lesotho a lancé l'enquête sur la violence à l'égard des enfants (VACS) avec le soutien du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et d'autres partenaires, qui fournira des données solides pour informer sur les types, la portée et les moteurs de la violence à l'égard des enfants, y compris le mariage des enfants, et alimentera un plan de réponse.

En 2020, le gouvernement a publié son premier rapport VACS. Le ministère du développement social, l'ICAP de l'université de Columbia, les CDC et le PEPFAR ont mené une enquête nationale pour déterminer l'ampleur de la violence à l'encontre des enfants au Lesotho. Cette étude a évalué la prévalence et le poids de la violence contre les enfants, y compris la violence physique, émotionnelle et sexuelle. L'étude a fourni aux parties prenantes une base de données probantes pour la politique et la programmation afin de prévenir la violence contre les enfants et d'informer le système national de protection de l'enfance. L'enquête VACS 2018 a révélé que 38,5 % des filles âgées de 18 à 24 ans étaient mariées ou cohabitaient comme si elles étaient mariées, contre 10,2 % des garçons. Afin de lutter contre le mariage des enfants et la violence à l'égard des enfants, il a été recommandé au gouvernement de suivre les 7 stratégies INSPIRE.

En 2019, le gouvernement s'est engagé à criminaliser le mariage des enfants et toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles en modifiant le projet de loi sur la protection et le bien-être des enfants.

L'initiative GIRL4ce* est un mouvement dirigé par des jeunes qui vise à sensibiliser au mariage des enfants et à la violence sexuelle et sexiste. L'initiative a été mise en place dans trois districts - Berea, Quthing et Thaba Tseka - où l'on fournit des informations sur les lois relatives au mariage des enfants et aux violences sexuelles et sexistes.

Dans le cadre de la campagne de l'Union africaine visant à mettre fin au mariage des enfants en Afrique, le ministère du développement social a mené des campagnes appelant à mettre fin au mariage des enfants dans 39 conseils communautaires sur 64.

World Vision Lesotho, l'UNICEF et le ministère de la Justice ont organisé un deuxième Parlement national des enfants en janvier 2017. L'opposition parlementaire parallèle a critiqué le gouvernement pour son incapacité à faire appliquer les lois interdisant aux parents et aux tuteurs de marier leurs enfants pour de l'argent. Le vice-ministre de l'éducation, Thabang Kholumo, a déclaré que les enfants devaient avoir une chance de se développer sans être contraints à des mariages précoces.

Le Premier ministre, Tšitso Monokoa, a souligné que le gouvernement avait beaucoup fait pour protéger les enfants et leurs droits à la protection sociale, en faisant référence à la loi de 2011 sur la protection et le bien-être des enfants, à la loi de 1992 et 1974 sur le mariage, à la loi de 1992 sur le code du travail et à la loi de 2010 sur l'éducation.

Lors de la Journée internationale de la fille organisée par World Vision en 2016, la reine Masenate du Lesotho a encouragé les personnes présentes à se mobiliser pour mettre fin au mariage des enfants.

En vertu de la loi sur le mariage de 1974, l'âge minimum légal du mariage est de 18 ans pour les garçons et de 16 ans pour les filles.

Toutefois, en vertu de l'article 27, les garçons et les filles peuvent se marier avant l'âge de 18 et 16 ans respectivement, avec l'autorisation du ministre et le consentement des parents.

En outre, les lois de Lerotholi(la codification du droit coutumier du Lesotho) autorisent les garçons et les filles à se marier tant qu'ils ont dépassé l'âge de la puberté.

La loi sur le mariage de 1974 et les lois de Lerotholi sont en contradiction avec la loi sur la protection et le bien-être des enfants (CPWA), qui fait du mariage d'enfants un délit punissable.