Libéria

Au Libéria, 25 % des filles se marient avant l'âge de 18 ans et 6 % avant l'âge de 15 ans.

Au Libéria, 8 % des garçons se marient avant l'âge de 18 ans.

C'est dans les zones rurales que l'âge médian du mariage est le plus bas: 19,1 contre 23,3 dans les zones urbaines. L'âge médian au premier mariage augmente généralement avec la richesse chez les femmes âgées de 25 à 49 ans.

Le mariage d'enfants est motivé par l'inégalité entre les sexes et la croyance que les femmes et les filles sont en quelque sorte inférieures aux hommes et aux garçons. Au Libéria, le mariage des enfants est également motivé par :

● La pauvreté: Les filles des ménages les plus pauvres du Liberia sont plus susceptibles de se marier lorsqu'elles sont enfants que celles des ménages les plus riches.

● Le niveau d'éducation : Les filles libériennes sans éducation sont plus susceptibles de se marier avant l'âge de 18 ans.

● Des pratiques néfastes : Comme l'a rapporté l'UNICEF en 2012, certaines communautés marquent la transition sociale d'une fille de l'enfance à l'adolescence par des cérémonies d'initiation. Celles-ci sont menées par des femmes sande des sociétés secrètes chargées d'initier les filles à l'âge adulte, et marquent leur volonté de contracter des unions avec des hommes.

● La violence à l'égard des filles : Selon la même étude de l'UNICEF de 2012, certaines filles libériennes sont mariées à des "protecteurs" masculins peu après la puberté, avec la perception erronée que cela les protégera de l'exposition aux prédateurs sexuels. Il s'agit d'une pratique coutumière particulièrement répandue en période de conflit.

Grossesse chez les adolescentes : En 2016, au Libéria, 34 % des filles âgées de 15 à 19 ans étaient déjà mères ou enceintes. Une grossesse hors mariage peut être à l'origine d'un mariage précoce.

Le Liberia s'est engagé à mettre fin aux mariages d'enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés d'ici 2030, conformément à la cible 5.3 des Objectifs de développement durable.

Le gouvernement a présenté un examen national volontaire lors du forum politique de haut niveau de 2022, mais n'a pas mentionné le mariage des enfants. Bien que le mariage des enfants ne soit pas mentionné, le gouvernement a reconnu que les taux de violence à l'égard des femmes et d'inégalité entre les sexes augmentent. Pour cette raison, le gouvernement a élaboré plusieurs politiques de genre, telles que la Politique nationale de genre (2018-2022) et la Feuille de route contre la violence sexuelle et sexiste (2020-2022).

Le Liberia a coparrainé la résolution du Conseil des droits de l'homme de 2015 visant à mettre fin au mariage des enfants, au mariage précoce et au mariage forcé, reconnaissant qu'il s'agit d'une violation des droits de l'homme, ainsi que la résolution du Conseil des droits de l'homme de 2017 reconnaissant la nécessité de lutter contre le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé dans les contextes humanitaires.

Le Liberia a coparrainé les résolutions 2013, 2014, 2016, 2018 et 2022 de l'Assemblée générale des Nations unies sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé, et a signé une déclaration commune lors de la session 2014 du Conseil des droits de l'homme appelant à l'adoption d'une résolution sur le mariage des enfants.

Le Liberia a ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant en 1993, que le Comité des droits de l'enfant a interprétée de manière à recommander l'établissement d'un âge minimum du mariage de 18 ans, et a adhéré à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 1984, qui oblige les États à garantir le libre et plein consentement au mariage.

Lors de l'examen périodique universel de 2020, la Libera a reconnu que des efforts étaient déployés au niveau national pour lutter contre les pratiques préjudiciables. Ces efforts comprennent seize jours d'activisme où des sujets tels que les MGF/E et le mariage des enfants sont discutés dans quinze comtés par le ministère du Genre, de l'Enfance et de la Protection sociale et le ministère de l'Intérieur.

Lors de l'examen périodique universel de 2015, le Liberia a accepté d'examiner les recommandations visant à lutter contre le mariage des enfants et à accroître le soutien aux filles des zones rurales et des ménages les plus pauvres, qui sont les plus exposées au risque.

En décembre 2016, le Liberia est devenu le 18e pays à lancer la campagne de l'Union africaine pour mettre fin au mariage des enfants en Afrique, sous le thème "Nous sommes des enfants, pas des épouses, sauvez-nous du mariage des enfants".

En 2007, le Liberia a ratifié la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant, y compris l'article 21 concernant l'interdiction du mariage des enfants.

En 2007, le Liberia a ratifié la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples sur les droits des femmes en Afrique, notamment l'article 6 qui fixe l'âge minimum du mariage à 18 ans.

En tant que membre de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Liberia a adopté en 2017 le Cadre stratégique pour le renforcement des systèmes nationaux de protection de l'enfance, en vertu duquel la protection des enfants contre le mariage est une priorité. En juin 2019, les chefs d'État de la CEDEAO ont approuvé la politique de l'enfant et le plan d'action stratégique de la CEDEAO, ainsi que la feuille de route 2019-2030 sur la prévention et la réponse au mariage des enfants.

En outre, en juillet 2019, les Premières Dames de la CEDEAO ont signé la "Déclaration de Niamey : Appel à mettre fin au mariage des enfants et à promouvoir l'éducation et l'autonomisation des filles", appelant les États membres à engager des réformes législatives, institutionnelles et budgétaires pour mettre en œuvre la feuille de route.

Le Liberia est l'un des pays où l'initiative Spotlight (un partenariat mondial pluriannuel entre l'Union européenne et les Nations unies) soutient les efforts visant à mettre fin à toutes les formes de violence sexuelle et sexiste et aux pratiques néfastes à l'encontre des femmes et des filles. Entre 2019-2020, l'Union européenne a investi 22 millions de dollars américains. Les fonds ont été répartis comme suit :

Politique : Plaidoyer pour la mise en œuvre de la politique de réforme législative et la modification de la loi sur la violence domestique conformément aux instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme. Au niveau communautaire, engagement avec les anciens de la communauté pour aligner les lois coutumières sur les lois nationales en matière de prévention et de réponse à la violence à l'égard des femmes et des filles.

Institution : Renforcer la capacité de toutes les institutions compétentes aux niveaux national et communautaire à coordonner et à mettre en œuvre la prévention et la réponse à la violence sexuelle et sexiste, aux pratiques néfastes et aux droits sexuels et génésiques.

Prévention : Cibler les anciens de la communauté pour qu'ils engagent le dialogue avec les adolescents sur les pratiques néfastes, les mutilations génitales féminines, les grossesses d'adolescentes et les mariages d'enfants.

Données : Normaliser les outils et les méthodes de collecte de données et d'information pour soutenir la prise de décision et l'élaboration de politiques, ce qui contribuera à la collecte mensuelle de données sur la violence fondée sur le sexe aux niveaux national et régional.

Mouvement des femmes et société civile : Développer des interventions stratégiques pour promouvoir la responsabilité et la transparence dans la lutte contre toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles.

Le Liberia est un pays partenaire du Partenariat mondial pour l'éducation (PME).

En décembre 2016, le gouvernement du Liberia, par l'intermédiaire du ministère du Genre, de l'Enfance et de la Protection sociale, a officiellement lancé une campagne visant à mettre fin au mariage d'enfants dans le pays. Il existe peu d'informations sur les efforts gouvernementaux visant à mettre fin au mariage d'enfants dans le cadre de cette campagne.

En 2019, à l'issue d'une série de dialogues consultatifs nationaux organisés par le Conseil national des chefs et des anciens du Liberia avec les chefs traditionnels et soutenus par l'UNFPA et l'ambassade de Suède, les chefs traditionnels du Liberia se sont engagés à mettre fin aux mariages d'enfants et aux grossesses d'adolescentes, et à veiller à ce que les filles aient la possibilité de poursuivre leur éducation sans aucune forme d'obstruction au nom de la tradition et de la culture.

Selon la loi de 1973 sur les relations domestiques, l'âge légal du mariage est de 18 ans pour les filles et de 21 ans pour les garçons. Pour les personnes n'ayant pas atteint l'âge légal minimum, mais ayant plus de 16 ans, le consentement d'un parent, d'un tuteur ou d'un juge est requis pour le mariage.

Le mariage d'un enfant de moins de 16 ans est interdit par le droit civil et le droit coutumier.