An Assessment of District Court Decisions on Child Marriage: Exploring Agency, Consent and Justice
- Organisation : asian-pacific resource and research centre for women (ARROW)
Objectifs
Le mariage des enfants est reconnu comme une pratique traditionnelle néfaste et une violation des droits de l'homme des enfants. La loi népalaise l'a donc criminalisé. Cependant, la mise en œuvre de la loi est très faible, car très peu de cas de mariage d'enfants sont signalés et quelques-uns sont poursuivis. Par ailleurs, les décisions judiciaires sur le mariage d'enfants au Népal montrent qu'il existe des incohérences juridiques dans les décisions et que la plupart des mariages d'enfants à l'initiative de l'intéressé sont poursuivis.
This research is conducted to assess whether the current legislation was effective in addressing child marriage protecting the rights of adolescents and upholding their agency and providing evidence-based recommendations for legislative reform.
La recherche a consisté en un examen des politiques et en une étude des décisions relatives au mariage d'enfants rendues par dix tribunaux de district au Népal. Les résultats montrent que les mineurs dans ce mariage - la fille et le garçon - sont également poursuivis pour mariage d'enfants et, s'ils sont reconnus coupables, sont punis. Dans certains cas, les mariés sont également accusés de viol, alors que la fille est considérée comme victime du viol mais coauteur du mariage d'enfants. Il est donc urgent de procéder à une réforme juridique au Népal, conformément à la législation internationale en matière de droits de l'homme.
Résultats
Cette recherche examine 29 cas de mariage d'enfants qui ont donné lieu à 48 décisions judiciaires par 10 tribunaux de district au Népal entre 2021 et 2024. Le nombre d'affaires est supérieur au nombre d'incidents en raison des accusations multiples déposées par affaire et du jugement séparé des adultes et des mineurs dans des systèmes judiciaires différents (District Court et Juvenile Bench).
L'analyse révèle des tendances clés en matière de signalement, de poursuites et de décisions judiciaires. Seuls 7 % des cas ont été signalés par la jeune fille elle-même, tandis que 56 % l'ont été par sa famille, 20 % par la famille du marié (principalement les premières épouses) et 17 % par la police népalaise. La plupart des cas (93%) concernaient des "mariages d'amour" à l'initiative de la jeune fille, tandis que seuls 4% étaient des mariages forcés et 3% des mariages arrangés faussement déclarés. Le marié a été poursuivi dans tous les cas, et la jeune mariée dans 75 % des cas.
Les parents du marié, en particulier ceux issus des castes inférieures, et les prêtres ont parfois été poursuivis. Environ 38% des cas ont été poursuivis uniquement pour mariage d'enfants ; les autres comprenaient des accusations de polygamie, de viol et d'enlèvement. Les cas de viols ayant fait l'objet d'une condamnation ont montré que le marié appartenait à une caste inférieure, à un groupe autochtone ou à une minorité. Les tribunaux ont prononcé des condamnations dans 52 % des cas, des acquittements dans 42 % des cas et des condamnations partielles dans 6 % des cas. Tous les mariages condamnés ont été annulés, mais une indemnisation n'a été accordée que dans 12,5 % des cas.
Recommandations
La prévention :
- Renforcer la prévention communautaire en établissant des partenariats avec les clubs de jeunes, les groupes de femmes, la société civile et les organisations communautaires pour lutter contre le mariage des enfants, la dot, la polygamie, la discrimination fondée sur la caste et la violence domestique.
- Assurer le maintien à l'école des enfants et la poursuite de l'éducation formelle pour les adolescents mariés.
- Allouer des budgets aux niveaux fédéral, provincial et local pour créer des environnements scolaires sûrs et favorables.
- Former les forces de l'ordre, les procureurs et les juges aux droits de l'enfant et aux lois sur le mariage des enfants.
Accusation :
- Distinguer juridiquement les types de mariage d'enfants (forcé, volontaire, précoce) sur la base du consentement et de l'action de l'adolescent.
- Clarifier les chefs d'accusation supplémentaires (viol, polygamie, enlèvement) en fonction de l'âge et du consentement.
- Interdire les poursuites pénales à l'encontre des mineurs impliqués dans un mariage d'enfants ; les considérer comme ayant besoin d'une protection.
Protection :
- Modifier la loi sur les enfants (2018) pour reconnaître que les enfants mariés ont besoin d'une protection spéciale.
- Garantir une indemnisation, un logement sûr et une réadaptation aux filles mariées.
- Réglementer les droits de garde des enfants nés d'un mariage nul.
- Proposer des options pour une réintégration sûre et digne dans la famille ou une prise en charge alternative.
Promotion :
- Garantir des services de santé sexuelle et reproductive adaptés aux adolescents et une éducation sexuelle complète dans toutes les écoles.
- Réviser les lois pour refléter les besoins spécifiques des adolescents.
- Conserver des données/statistiques détaillées sur les tendances en matière de mariage d'enfants, y compris les mariages d'enfants à l'initiative de l'intéressé.