La loi et les mariages et unions d'enfants, précoces et forcés. Une synthèse des données récentes sur l'impact et les implications
- Organisation : Girls Not Brides
Objectifs
Les recherches menées au cours de la dernière décennie mettent en évidence les lacunes des lois de l'UEMF dans leur conception et leur mise en œuvre, en particulier lorsqu'elles ne s'inscrivent pas dans le cadre d'une approche holistique fondée sur les droits. Les déficits de mise en œuvre, le manque d'accès des filles à la justice, la pluralité juridique et la contradiction ou l'amalgame avec les lois sur le consentement sexuel compromettent également l'impact escompté.
Questions de recherche :
1. Quels sont les effets des lois sur la prévalence de l'UEMOA dans différents contextes ?
2. Quels sont les impacts des lois du CEFMU sur la prévalence des syndicats informels en Amérique latine et dans les Caraïbes (ALC) ?
3. Quels sont les impacts des lois du CEFMU sur la vie, les droits et l'action des filles dans différents contextes ?
4. Quel est l'impact des lois qui criminalisent les rapports sexuels entre adolescents consentants sur la prévalence de la CEFMU et sur la vie, les droits et l'action des filles ?
Méthodologie :
- Analyse de la littérature et synthèse des preuves existantes concernant l'impact des lois.
- Consultations avec les organisations membres de la GNB en ALC et au Népal en septembre et octobre 2023 et contributions des membres de la GNB dans le cadre du partenariat mondial.
Résultats
- Les lois visant à lutter contre le mariage des enfants semblent avoir un impact très limité sur la prévalence, mais les preuves sont limitées.
- Il est difficile d'isoler l'effet de la loi et d'établir un lien de causalité avec la prévalence du CM
- Les lois ont eu un impact limité sur la prévalence de la CM, mais ont augmenté l'âge du mariage dans certains contextes.
- Les facteurs contextuels et identitaires (intersectionnalité) influencent fortement l'impact de la loi et la dynamique du mariage/de l'union.
- La criminalisation et les approches punitives du mariage des enfants peuvent avoir des conséquences involontaires - et négatives - pour les adolescentes, leurs familles et leurs enfants.
- La loi ne correspond pas aux réalités des adolescents et leurs capacités évolutives sont rarement prises en compte
- La criminalisation de la sexualité des adolescents bloque leur accès aux informations et aux services de santé sexuelle et reproductive.
- La loi est utilisée comme une arme contre les filles, mais elle n'est pas non plus disponible pour ceux qui ont besoin d'accéder à la justice.
- Le recours à des approches punitives a toute une série de conséquences dans la vie des filles
- Les filles confrontées au mariage forcé et celles qui ont déjà été mariées se heurtent à des obstacles sociaux et administratifs qui les empêchent d'accéder à la justice par le biais du système juridique.
Recommandations
- Les lois ne peuvent à elles seules mettre fin à la CM, mais elles constituent un élément important des approches spécifiques au contexte et transformatrices en matière de genre visant à promouvoir les droits humains des filles.
- Au-delà de l'âge du mariage, la réforme juridique doit créer un écosystème de lois harmonisées pour soutenir les droits des filles et l'accès à la justice.
- Le principe des "capacités évolutives" est essentiel à la reconnaissance du statut des adolescentes en tant que détentrices de droits.
- Les lois internationales sur les droits de l'homme et les accords régionaux peuvent soutenir les efforts nationaux de réforme juridique et de responsabilisation.
- L'âge du mariage et l'âge du consentement sexuel ne doivent pas être combinés dans la loi
- Des recherches plus approfondies et de meilleure qualité sur les normes sociales sont nécessaires pour identifier et transformer les normes et les autres facteurs qui résistent au changement par le biais de la réforme et de la mise en œuvre de la législation.
L'accent mis sur la loi peut se faire au détriment d'initiatives plus globales et holistiques qui mettent l'accent sur l'ensemble des droits en jeu lorsqu'il s'agit de parler du CM. Certains éléments suggèrent que les normes sociales liées au mariage des enfants sont plus importantes - et plus chères - pour les communautés que les normes juridiques. Il y aura toujours un fossé entre la lettre de la loi et la réalisation des droits des filles si l'on ne fait pas davantage pour transformer ces normes sociales.