Données d'Amérique latine et des Caraïbes sur l'impact des lois sur la CEFMU
- Organisation : Girls Not Brides
Objectifs
Ce rapport sert d'introduction à l'impact des lois sur les mariages et unions précoces et forcés, des lois sur le consentement sexuel et des droits humains des filles, des adolescentes et des jeunes femmes dans la région ALC, où la prévalence des mariages et unions précoces et forcés est restée pratiquement inchangée au cours des 25 dernières années, en dépit des réformes juridiques entreprises dans la plupart des pays pour fixer à 18 ans l'âge légal du mariage.
- Examen de la documentation limitée publiée sur ces questions et aperçu des cadres juridiques internationaux, régionaux et nationaux
- Consultation et dialogue apportant les perspectives des membres des OSC de Girls Not Brides dans la région
Résultats
- Si la plupart des pays ont réformé leur législation pour fixer l'âge minimum du mariage à 18 ans, l'engagement des gouvernements s'arrête souvent là, et la persistance de la CEFMU illustre l'incapacité de la loi à s'attaquer aux normes sociales profondément enracinées et aux inégalités structurelles qui perpétuent la CEFMU.
- La dynamique du mariage dans la région évolue avec de nombreux "types" de mariages/unions, alors que la loi les traite généralement de la même manière.
- Les unions informelles sont courantes chez les adolescents, mais elles ne sont souvent pas prises en compte par la législation, ce qui prive les filles de toute protection juridique ou de tout soutien pendant ou après la fin de ces relations.
- La criminalisation croissante du CEFMU et de la sexualité des adolescents a des conséquences négatives, telles que la restriction de l'accès aux services et au soutien en matière de santé sexuelle et reproductive (SSR).
- L'application de la loi se traduit souvent par du harcèlement, des abus émotionnels, une stigmatisation sociale et une réticence des professionnels de la santé à fournir des services aux mineurs.
- Les pays envisagent de relever l'âge du consentement sexuel (qui varie entre 13 et 18 ans dans la région) pour l'aligner sur l'âge du mariage, au mépris des réalités de l'activité sexuelle des adolescents, de l'évolution de leurs capacités et de leur droit à l'autonomie sexuelle et corporelle, avec le risque de restreindre davantage l'accès aux services et à l'aide en matière de santé sexuelle et reproductive dans la région du monde où les taux de grossesse non désirée chez les adolescentes sont les plus élevés.
Recommandations
- La transformation des normes sociales et de genre et les approches intersectionnelles de transformation du genre pour lutter contre les inégalités structurelles sont nécessaires pour créer les conditions permettant aux filles, aux adolescentes et aux jeunes d'exercer leur pouvoir dans tous les aspects de leur vie, car les lois isolées sont mal équipées pour répondre à la dynamique de cette pratique sociale.
- La diversité des dynamiques et des types de mariages/unions doit inspirer les réformes juridiques
- Il convient d'étudier des alternatives à la criminalisation du CEFMU et/ou de la sexualité des adolescents, compte tenu des conséquences négatives qui en découlent, notamment la restriction de l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive.
services
- Le principe de l'évolution des capacités doit influencer les réformes juridiques relatives à l'âge du mariage et à l'âge du consentement.
- Le rapport se termine par une série de questions clés qui ressortent des données disponibles et qui devraient inspirer les débats à venir