Développer notre alliance : Réunion des membres de la région Amérique latine et Caraïbes de Filles Pas Épouses
Filles Pas Epouses en Amérique latine et dans les Caraïbes a organisé la première convocation régionale des membres avec 54 organisations et un comité de 19 jeunes de 17 pays de la région. L'objectif principal était d'élaborer un plan collectif pluriannuel pour lutter contre les mariages et unions infantiles, précoces et forcés (CEFMU) dans la région.
Photo: Mateo Ramírez y Girls Not Brides
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En septembre 2023, Filles Pas Epouses en Amérique latine et dans les Caraïbes a organisé à Bogota, en Colombie, la première convocation régionale des membres avec 54 organisations et un comité de 19 jeunes issus de 17 pays de la région. L'objectif principal : élaborer un plan collectif pluriannuel pour lutter contre les mariages et unions infantiles, précoces et forcés (CEFMU) dans la région.
Dans cet espace de trois jours, nous cherchons à établir la confiance entre les organisations et à disposer d'un espace pour apprendre à se connaître et à connaître le travail que nous faisons ; à définir une vision commune de la région, à proposer des priorités basées sur une analyse des contextes et, enfin, à définir un plan de travail.
Un voyage collectif pour arriver à la convocation
Avant l'événement, un processus de collaboration a été développé qui comprenait 5 sessions en ligne dans lesquelles, grâce à des méthodologies participatives, nous avons partagé des expériences et des apprentissages sur la façon de traiter la CEFMU à partir de divers contextes nationaux et locaux.
Au cours de ces sessions, nous avons partagé des exemples de plaidoyers locaux réussis, un cadre conceptuel sur les approches transformatrices de genre et leur impact sur la lutte contre la CEFMU, nous avons réfléchi aux causes structurelles qui sous-tendent ces pratiques et à certains programmes locaux qui s'y attaquent. Ensemble, nous sommes parvenus à un accord collectif sur ce que nous entendons par mariages et unions d'enfants, précoces et forcés, et sur la manière dont nous devons comprendre et énoncer ces pratiques dans leurs différentes manifestations.
Traduction des images ci-dessus
Image 1 : Infantiles. Définition : Unions ou mariages dans lesquels l'une des personnes ou les deux ont moins de 13 ans ou sont considérées comme étant dans l'enfance. Il est important de rendre visible la situation des enfants, en reconnaissant que les enfants et les adolescents vivent dans des contextes différents, en tenant toujours compte de l'autonomie et des capacités évolutives des filles et des adolescents.
Image 2 : Précoces. Définition : Unions ou mariages dont l'une ou les deux personnes sont des adolescents (entre 13 et 17 ans) ; ou qui se produisent avant ce qui est prévu par un consensus de la société. Le statut de "précoce" découle du contexte social dans lequel cette pratique a lieu.
Image 3 : Forcés. Définition : Unions ou mariages contractés contre la volonté de l'une ou des deux personnes, par la force ou la coercition. Absence de consentement, la décision n'est pas libre, complète et éclairée. Peut se produire sous la pression ou la menace. Associé à des contextes de vulnérabilité tels que la pauvreté et la violence.
Image 4 : Mariages. Définition : Unions formelles et légales enregistrées devant l'Etat ou approuvées par des institutions communautaires ou religieuses. Les mariages peuvent constituer un mandat social et patriarcal qui est promu comme la seule aspiration des filles et des adolescentes. Dans certains contextes juridiques, le mariage peut être décidé par les parents ou les tuteurs légaux de personnes mineures.
Image 5 : Unions. Définition : Union informelle entre deux personnes. Plus fréquentes chez les adolescents car elles n'impliquent pas de procédures légales. Cette pratique est courante car elle permet de contrôler l'autonomie et la sexualité des adolescents au début de leur vie sexuelle. Dans certains cas, les filles et les adolescents considèrent les unions comme une solution pour échapper à des contextes violents.
Les enfants et les adolescents, protagonistes de leur propre vie
Les réflexions précédentes nous ont permis d'imaginer la vie des enfants et des adolescents et de leurs communautés si la CFEMU n'était pas la seule option pour eux :
Nous imaginons une communauté capable de construire l'autonomie des enfants et des adolescents, où les droits ne sont plus des privilèges mais des options garanties par l'État et respectées par la communauté.
Tout ce que nous imaginons, nous le voyons ancré dans notre travail féministe : nous pensons que pour que les enfants et les adolescents soient plus libres, plus autonomes, l'éducation sexuelle complète doit être garantie.
Si les mariages d'enfants n'étaient pas la seule option, d'autres voies s'ouvriraient aux enfants et aux adolescents, des voies qui leur appartiendraient vraiment. Nous imaginons un monde où chacun a un accès universel et véritable à l'éducation, tant formelle qu'informelle. Un monde où les arts, la musique et les contextes numériques sont des espaces de développement et d'expression pour tous.
Et c'est en imaginant collectivement que nous sommes parvenus à une vision propre à l'alliance Filles Pas Epouses Amérique Latine et Caraïbes :
Une région (LAC) exempte de mariages d'enfants et d'unions précoces forcées, où les enfants, les adolescents et les jeunes sont autonomes, exercent leurs droits et développent leur potentiel.
La diversité, les féminismes et la participation des jeunes nous renforcent en tant qu'alliance dans la région.
Pour nous situer dans nos contextes, connaître notre travail et nous reconnaître en tant qu'alliance, nous avons réalisé un exercice visant à identifier ce qui nous renforce en nous articulant au niveau régional.
La diversité des langues, des approches, des méthodologies, des contextes et des connaissances nous permet d'être présents et d'acquérir de l'expérience dans divers territoires, aux niveaux communautaire, national et régional. Grâce à cette diversité, en tant que partenariat, nous sommes en mesure de disposer de preuves qui reflètent cette variabilité, ce qui renforce notre capacité à diffuser et à amplifier les messages qui génèrent des changements significatifs.
Les connaissances et les principes féministes renforcent notre alliance en donnant la priorité au travail collectif, à l'analyse dans une perspective intersectionnelle et située, ainsi qu'au travail en réseau. La collectivité apparaît comme un principe fondamental qui assure notre continuité et favorise un échange constant.
En outre, nous disposons de ressources en communication et d'une expérience en matière de campagnes créatives qui placent les voix et les stratégies des enfants, des adolescents et des jeunes au cœur de la conception et de l'exécution de nos campagnes.
Découvrir les moyens de renforcer notre partenariat
Afin de consolider notre partenariat, il est essentiel de relever certains défis clés dans quatre domaines fondamentaux.
Approches transformatrices du genre (ATG) : L'absence d'une compréhension commune de ces approches au sein des organisations entrave leur mise en œuvre efficace. Il est essentiel de disposer d'outils permettant de mesurer notre travail, d'impliquer les enfants, les adolescents et les jeunes, et de réfléchir au genre dans une perspective décoloniale et intersectionnelle. L'intégration de nouvelles méthodologies et la gestion des ressources sont essentielles pour faire passer ces approches au niveau de la transformation.
Autonomisation des jeunes : La reconnaissance et le renforcement des capacités des jeunes nécessitent la création d'espaces ouverts et inclusifs qui déstigmatisent leur rôle. Faciliter les espaces d'expression, de partage et de réflexion est essentiel pour mieux comprendre les expériences des jeunes en matière d'UPMC. Les stratégies inclusives qui s'adressent aux jeunes en dehors du cadre institutionnel sont essentielles, de même que la remise en question du temps et du dévouement nécessaires, en particulier lorsqu'ils sont confrontés à des limitations en matière d'accès à un emploi rémunéré.
Un plaidoyer efficace : Pour avoir un impact significatif, il est nécessaire de se reconnaître dans les territoires et de réaliser des diagnostics contextuels au niveau national et régional. Positionner le CEFMU dans les agendas politiques, identifier les échecs et comprendre les crises politiques sont des étapes essentielles. L'articulation des messages clés et le plaidoyer sur les mécanismes juridiques existants sont également essentiels pour impulser le changement.
Renforcer l'Alliance : L'identification des ressources, la mise à jour régulière des politiques et l'établissement d'une identité collective sont les piliers de notre consolidation. La mise en place de structures de commission et de gouvernance au niveau national et régional fournit un cadre organisationnel. Des espaces pour porter la voix collective, augmenter le nombre de membres dans plus de pays et surmonter les barrières linguistiques sont des étapes cruciales pour renforcer notre alliance régionale.
Vers un plan collectif dans la région
Cette réunion et les exercices participatifs ont permis de disposer d'une feuille de route pour nos actions dans les années à venir. Nous disposons désormais d'un plan pluriannuel pour 2024 et 2025, intégré au travail du Secrétariat régional. Ce plan s'attachera à relever les défis identifiés dans des domaines cruciaux tels que les approches transformatrices du genre, la participation active des jeunes, un plaidoyer efficace et le renforcement de l'Alliance.