Filles Pas Epouses condamne le Gborbu Wulomo de Nungua, Nuuno Borketey Laweh Tsuru XXXIII, demande son arrestation et la dissolution immédiate du marriage

Déclaration du Partenariat Filles Pas Epouses Ghana

Le Partenariat Filles Pas Epouses Ghana, une coalition de plus de 100 organisations de défense des droits de l'enfant dans les 16 régions du Ghana, a pour mandat de mettre fin au mariage des enfants et à toutes les formes de violence à l'encontre des filles au Ghana. La coalition, par l'intermédiaire de sa présidente nationale, appelle les Ministres de l'Egalité des Genres, de l'Enfance et de la Protection Sociale, le Ministre de la Chefferie et des Affaires Religieuses, l'Unité de lutte contre la Violence Domestique et d'Aide aux Victimes des Services de Police Ghanéens et les autres parties prenantes concernées à veiller au respect de la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant de 1989, de la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant de 1999 et de la législation nationale ghanéenne relative à la promotion des droits de l'enfant.

A titre anecdotique, le 30 mars 2024, la plupart des citoyens du Ghana ont été informés d'un incident inquiétant et troublant au cours duquel on a appris que le Gborbu Wulomo de Nungua, Nuumo Borketey Laweh Tsuru XXXIII avait épousé une jeune fille de 12 ans comme épouse spirituelle au cours d'une grande cérémonie, conformément à leur rite traditionnel. Le partenariat Filles Pas Epouses Ghana considère cette tradition comme une violation des droits fondamentaux de l'enfant.

Le Ghana, en tant que pays, s'est engagé auprès des communautés internationales à protéger ses citoyens en ratifiant les conventions et protocoles internationaux visant à protéger les femmes et les filles contre la violence. L'article 4 de la déclaration des Nations unies sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes (DEVAW) (1993) stipule qu'aucun État ne doit invoquer de coutume, de tradition ou de considération religieuse "pour perpétrer des violences à l'égard des femmes". L'article (2) du protocole de l'UA à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples sur les droits de la femme enjoint également les États à éliminer les comportements culturels et traditionnels qui renforcent les croyances discriminatoires à l'égard des femmes, y compris les rôles stéréotypés des hommes et des femmes.

Le Ghana a intégré ces lois internationales dans sa législation et interdit toutes les pratiques coutumières qui déshumanisent ou portent atteinte au bien-être physique et mental des personnes dans l'article 26(2) de la Constitution de 1992. Bien que les habitants de Nungua se conforment à leurs traditions et à leurs coutumes, celles-ci doivent être pratiquées conformément aux dispositions de la constitution. L'article 26(4) de la constitution stipule qu'aucun enfant ne doit être privé par une autre personne de traitement médical ou d'éducation pour des raisons religieuses ou des croyances traditionnelles, et définit l'enfant comme toute personne âgée de moins de dix-huit ans.

Le mariage d'enfants est une violation des droits de l'homme qui prive les jeunes filles de leur enfance et de leurs perspectives d'avenir, et nous devons travailler ensemble pour mettre fin au mariage spirituel de Wulomo de Nungua, âgé de 63 ans, avec une jeune fille de 12 ans.

Selon le rapport mondial UNFPA-UNICEF de 2020, le Ghana compte 2 millions d'enfants mariés, soit 19 % de toutes les jeunes femmes mariées avant leur 18e anniversaire, même si le nombre de mariages d'enfants a diminué au cours des trois dernières décennies, passant de 34 % en 1993. Toutefois, pour atteindre l'objectif ambitieux de mettre fin à cette pratique d'ici 2030, comme le prévoient les objectifs de développement durable, le mariage traditionnel entre les Wulomo de Nungua devrait être dissous avec effet immédiat.

Nous appelons donc le Ministère du Genre, de l'Enfance et de la Protection Sociale et les autres parties prenantes concernées à agir conformément à la constitution pour sauver l'enfant de 12 ans de ce droit coutumier inhumain de la région traditionnelle de Nungua.

Le Partenariat Filles Pas Epouses Ghana souhaite lancer un appel à la Chambre Nationale des Chefs pour qu'elle exerce les pouvoirs qui lui sont conférés par les lois du pays dans les articles 49-55 du Chieftaincy Act, 2008 pour harmoniser et modifier le droit coutumier du Ghana afin de se conformer aux principes des droits de l'homme et de l'égalité des sexes.

Signé,

Hajia Fati Seidu Tambro

Présidente nationale du Partenariat Filles Pas Epouses Ghana

+233 244714240

Interviews des médias (en anglais)

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