Le Congrès colombien a franchi une étape historique en approuvant l'une des lois les plus complètes d'Amérique latine et des Caraïbes visant à interdire le mariage des enfants et les unions précoces (CMEU). Non seulement cette loi porte l'âge minimum à 18 ans sans exception, mais elle intègre également le programme national global de projets de vie pour les enfants et les adolescents, en mettant fortement l'accent sur la prévention.
Cette étape décisive représente une victoire monumentale pour les droits et le bien-être des enfants et des adolescents en Colombie. La loi, qui doit être signée par le président Gustavo Petro, a été défendue par des organisations membres en Colombie telles que Profamilia et GENFAMI, ainsi que par des partenaires internationaux tels que Filles Pas Epouses, Plan Internacional, Equality Now et Global Fund for Children, et par les députées Jennifer Pedraza et Alexandra Vásquez. Leurs efforts collectifs ont joué un rôle fondamental dans la réalisation de ce moment historique.
Ce progrès législatif ne marque que le début des efforts nécessaires pour lutter contre le mariage des enfants et les unions précoces dans le pays. La semaine dernière, avec d'autres organisations de la société civile, nous avons rencontré les sénateurs pour souligner l'importance de cette loi, les points clés à prendre en compte et pour demander son approbation.
Quelle est la prochaine étape ?
L'adoption de cette loi n'est qu'un début. Nous demandons instamment au gouvernement colombien de veiller à sa mise en œuvre effective et à son financement, en particulier par le biais du Programme national global de projets de vie pour les enfants et les adolescents. Filles Pas Epouses demande au gouvernement d'accorder la priorité aux mesures suivantes :
- Renforcer le cadre juridique et institutionnel - L'interdiction légale n'est qu'un début. Il est essentiel d'améliorer les systèmes d'enregistrement des naissances et des mariages et de former les principaux fonctionnaires à l'application effective des lois sur le métissage.
- Investir dans des systèmes de protection et de défense des droits - Garantir un soutien et un accès complets à la santé (en particulier à la santé sexuelle et reproductive), à l'éducation et à la justice afin de protéger les filles et les adolescentes et de favoriser leur autonomie.
- S'attaquer aux causes structurelles - Par le biais du programme "Life Opportunities", s'attaquer aux inégalités socio-économiques et de genre à l'origine des mariages d'enfants et des unions précoces, en se concentrant sur la violence et le manque d'opportunités pour les enfants, les adolescents et les femmes.
- Sensibilisation et connaissances juridiques - Promouvoir des campagnes sur les droits des enfants et des adolescents et sur les mariages d'enfants et les unions précoces. Il est essentiel que la société civile utilise ces lois pour renforcer l'accès à la justice et la responsabilité.
- Impliquer les enfants et les adolescents - Les inclure dans les processus de prise de décision pour les politiques qui affectent leur vie et soutenir les programmes qui renforcent leur autonomie et leur développement.
En Colombie, environ 23 % des filles et des adolescentes se marient ou contractent une union avant l'âge de 18 ans, ce taux atteignant 40 à 65 % dans les communautés rurales et indigènes. Cette nouvelle loi est une étape historique en faveur des droits, du bien-être et de l'autonomie des enfants et des adolescents en Colombie, mais la mise en œuvre d'un cadre global sera cruciale pour obtenir des changements significatifs.