Namibie

En Namibie, 7 % des filles se marient avant l'âge de 18 ans et 2 % avant l'âge de 15 ans.

En Namibie, 1 % des garçons se marient avant l'âge de 18 ans.

Des filles âgées de 13 ans seulement seraient contraintes au mariage dans un certain nombre de groupes ethniques de Namibie, notamment les Ovahimba, les groupes indigènes San et les communautés Owambo, Kavango et Zambezi.

La prévalence la plus élevée de mariages d'enfants se trouve à Kavango(40%), Kunene(24%), Zambezi(24%), Omaheke(23%), Otjozondjupa(23%).

Le mariage d'enfants est motivé par l'inégalité entre les sexes et la croyance que les filles et les femmes sont en quelque sorte inférieures aux garçons et aux hommes.

Il existe peu d'informations sur le mariage des enfants en Namibie, mais les études disponibles montrent qu'il est également exacerbé par.. :

● Pratiques néfastes: La pratique de la lobola (richesse de la mariée) est encore courante dans certaines régions de la Namibie. En outre, lors de son examen périodique universel de 2016, des préoccupations ont été exprimées quant au fait que les pratiques culturelles en Namibie perpétuent l'inégalité entre les sexes et l'idée que les filles sont la propriété des hommes. L'humiliation et la violence à l'égard des jeunes filles sont parfois utilisées pour imposer la soumission et l'obéissance en vue du mariage des enfants.

● Les normes de genre: En général, les jeunes filles en Namibie épousent des hommes beaucoup plus âgés, ce qui accentue encore les déséquilibres de pouvoir et de genre au sein du mariage.

● La faiblesse des cadres juridiques: En Namibie, les mariages d'enfants ou les cas de détournement de mineur sont rarement signalés aux autorités car ils sont souvent perpétrés par des membres de la famille. Lorsque les cas sont révélés, les autorités chargées de l'application de la loi sont indulgentes.

● Les normes culturelles: La pratique du tijramuequi prépare les filles à l'âge adulte et au mariage, est encore courante lorsque les filles atteignent la puberté dans la région de Kunene, sikenge dans la région du Zambèze et eengoma dans la région d'Ohangwena.

La Namibie s'est engagée à mettre fin aux mariages d'enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés d'ici 2030, conformément à la cible 5.3 des Objectifs de développement durable.

Le gouvernement a présenté un examen national volontaire lors du forum politique de haut niveau de 2021. Dans cet examen, le gouvernement a souligné que la prévalence du mariage d'enfants pour les filles en Namibie reste de 18 %. Depuis, le gouvernement n'a pas présenté d'examen national volontaire lors d'un forum politique de haut niveau.

La Namibie a coparrainé les résolutions suivantes du Conseil des droits de l'homme sur le mariage des enfants : la résolution de 2013 sur le mariage des enfants, précoce et forcé, la résolution de 2015 visant à mettre fin au mariage des enfants, précoce et forcé, reconnaissant qu'il s'agit d'une violation des droits de l'homme, la résolution de 2019 sur les conséquences du mariage des enfants et la résolution de 2021 sur le mariage des enfants, précoce et forcé, en temps de crise, y compris la pandémie de COVID-19. La Namibie a également signé une déclaration commune lors de la session 2014 du Conseil des droits de l'homme, appelant à une résolution sur le mariage des enfants.

La Namibie a coparrainé les résolutions 2018, 2020 et 2022 de l'Assemblée générale des Nations unies sur le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé.

La Namibie a ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant en 1990, que le Comité des droits de l'enfant a interprétée de manière à recommander l'établissement d'un âge minimum du mariage de 18 ans, et a adhéré à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 1992, qui oblige les États à garantir le libre et plein consentement au mariage.

Lors de son examen en 2022, le comité CEDAW a reconnu les efforts du gouvernement pour modifier la législation afin de protéger les droits des femmes, notamment la loi d'amendement sur la lutte contre le viol, la loi d'amendement sur la lutte contre la violence domestique, la loi sur le mariage, la loi sur le mariage coutumier et la loi sur la justice pour les enfants. Le Comité reconnaît que le gouvernement s'efforce de lutter contre l'inégalité entre les sexes, mais il s'inquiète de la prévalence des mariages d'enfants, de la discrimination fondée sur le sexe et des pratiques préjudiciables telles que les initiations sexuelles. Le Comité s'est également inquiété du fait qu'il n'existe pas d'âge minimum pour le mariage coutumier et que le mariage d'enfants n'est criminalisé que pour les mariages où les filles sont âgées de moins de 16 ans.

Lors de l'examen périodique universel de 2021, le gouvernement a indiqué que la loi sur les soins et la protection de l'enfance interdisait toutes les formes de mariage d'enfants et contenait des dispositions contre les pratiques préjudiciables aux enfants, notamment le mariage d'enfants et l'activité sexuelle précoce.

Lors de son examen périodique universel de 2016, la Namibie a accepté d'examiner les recommandations visant à prendre des mesures supplémentaires pour éliminer le mariage des enfants.

En 2004, la Namibie a ratifié la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant, y compris l'article 21 concernant l'interdiction du mariage des enfants. En 2004, la Namibie a ratifié le protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique, notamment l'article 6 qui fixe l'âge minimum du mariage à 18 ans.

La Namibie est l'un des 20 pays qui se sont engagés à mettre fin au mariage d'enfants d'ici à la fin de 2020 dans le cadre de l'engagement ministériel sur l'éducation sexuelle complète et les services de santé sexuelle et reproductive pour les adolescents et les jeunes en Afrique de l'Est et en Afrique australe.

La Namibie est l'un des pays où le plan d'urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR)/l'initiative DREAMS s 'efforce de réduire les taux d'infection par le VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes.

Le gouvernement namibien a lancé le plan d'action national de la Namibie sur les femmes, la paix et la sécurité 2019-2024. Les principaux domaines prioritaires du plan comprennent :

Prévention de toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des enfants.

Prévention de la violence sexuelle et sexiste.

Protection des femmes et des enfants contre la violence sexuelle et sexiste.

À l'occasion de la Journée internationale de la femme 2018, la ministre de l'Égalité des genres et de la Protection de l'enfance a publiquement condamné le mariage des enfants et a appelé sa nation à œuvrer pour mettre fin aux mariages d'enfants en Namibie.

En 2017, le ministère de l'égalité des genres et de la protection de l'enfance a mené une étude sur l'ampleur des mariages d'enfants en Namibie afin d'éclairer l'élaboration de politiques, de réformes juridiques, de mobilisation de ressources et de programmes fondés sur des données probantes.

En vertu de la loi de 1996 sur l'égalité des personnes mariées, qui modifie la loi de 1961 sur le mariage, l'âge minimum légal du mariage est de 18 ans. Toutefois, en vertu de l'article 24, les filles et les garçons de moins de 18 ans peuvent se marier avec l'autorisation écrite d'un ministre ou de tout membre du personnel de la fonction publique autorisé par le ministre.

Il convient de noter que les mariages coutumiers ne sont pas reconnus par le droit namibien. La Commission pour la réforme et le développement du droit a proposé en 2005 un projet de loi sur la reconnaissance des mariages coutumiers qui exige l'enregistrement des mariages coutumiers et fixe l'âge minimum du mariage coutumier à 18 ans. En janvier 2020, aucune information n'avait été communiquée sur l'adoption de ce projet de loi.