Faits marquants
- 90 % des naissances chez les adolescentes dans les pays à faible revenu sont le fait de filles déjà mariées ou en union. [i]
- Chaque année, on estime que 21 millions de filles âgées de 15 à 19 ans tombent enceintes dans les régions à faible revenu et qu'environ 12 millions d'entre elles accouchent. [ii]
- Au moins 777 000 naissances ont lieu chaque année chez des adolescentes de moins de 15 ans dans les pays à faible revenu. [iii]
- Les grossesses d'adolescentes sont les plus fréquentes en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et dans les Caraïbes. [iv]
Liens et impacts sur la santé
La criminalisation des relations sexuelles consensuelles entre adolescents peut conduire au mariage d'enfants dans la clandestinité. Lorsqu'une adolescente tombe enceinte dans de telles conditions, elle ne se rend pas aux examens médicaux prénataux et ne déclare pas la naissance de son enfant."
Lorsque les filles se marient pour la première fois, elles sont souvent soumises à une forte pression sociale pour prouver leur fertilité. Il peut être extrêmement difficile pour elles d'affirmer leur volonté, en particulier lorsqu'il s'agit de décider de tomber enceinte ou de négocier des pratiques sexuelles sûres et l'utilisation de contraceptifs.
Les filles font face à des obstacles qui les empêchent d'accéder à la contraception et à l'avortement en toute sécurité. Cela réduit leurs possibilités de limiter ou d'espacer leurs grossesses. Les obstacles comprennent le jugement des prestataires de soins de santé et les barrières physiques, telles que la distance et la mobilité restreinte, qui entravent l'accès aux cliniques.
Dans les contextes où le nombre de grossesses non désirées est élevé et où les lois sur l'avortement sont restrictives, les adolescentes enceintes se tournent souvent vers des prestataires d'avortement clandestins et non qualifiés, mettant ainsi leur santé et leur vie en danger. On estime que 8 à 11 % des décès maternels sont dus à des avortements pratiqués dans des conditions dangereuses, et les adolescentes sont plus susceptibles que les femmes plus âgées de s'adresser à des prestataires non qualifiés. En Amérique centrale, où les lois sur l'avortement sont parmi les plus restrictives au monde, il est prouvé que les taux de suicide sont plus élevés chez les jeunes filles qui ne peuvent pas accéder à l'avortement.
Les jeunes filles mariées sont plus susceptibles de connaître des grossesses précoces et d'avoir un plus grand nombre d'enfants que celles qui se marient plus tard. Cela accroît les risques de complications liées à la grossesse et à l'accouchement, susceptibles d'avoir des conséquences à long terme sur la santé, voire de conduire à la mortalité. Plus la jeune fille est précoce lorsqu'elle tombe enceinte, plus le risque pour sa santé est élevé.
Lorsqu'une fille se marie alors qu'elle est encore enfant, la santé de ses enfants en souffre également. Les enfants nés de jeunes filles mariées présentent un risque plus élevé d'insuffisance pondérale à la naissance, de naissances prématurées et de graves affections néonatales. De plus, ils sont davantage susceptibles de souffrir de malnutrition et de retard de croissance tout au long de leur enfance.
Priorité aux droits des adolescentes et à la santé maternelle
Nous devons nous attaquer au problème du mariage des enfants et soutenir les filles mariées si nous voulons améliorer la santé maternelle. Voici quelques recommandations clés :
- Se concentrer sur les facteurs sociaux des grossesses précoces chez les filles mariées et non mariées dans les programmes de santé maternelle.
- Améliorer l'accès à la contraception pour les adolescentes mariées et non mariées, afin qu'elles puissent retarder et espacer les grossesses.
- Fournir une éducation sexuelle complète adaptée à l'âge, comprenant des discussions sur le genre et l'autonomisation.
- Créer des espaces sûrs pour que les filles puissent s'informer sur la santé et les droits en matière de sexualité et de procréation et réduire leur isolement social.
- Adapter les programmes de santé maternelle aux besoins spécifiques des adolescentes, y compris les filles mariées et celles qui sont enceintes en dehors du mariage.
- Mettre à disposition, dans la mesure du possible, des services d'avortement médicalisé et des soins post-avortement.
- Utiliser les services de santé comme point d'entrée vers d'autres services, notamment la nutrition, la protection de l'enfance, l'éducation et les activités génératrices de revenus.
- Prendre des mesures intersectorielles pour prévenir les mariages d'enfants.
Pour en savoir plus sur l'action des filles et l'égalité des sexes, consultez notre page d'apprentissage sur le genre.