Réunion de recherche du CRANK : Soutenir les filles les plus marginalisées - Quels enseignements pouvons-nous tirer des données sur le mariage des enfants ?

À l’échelle mondiale, la prévalence du mariage des enfants a diminué de 15 % au cours de la dernière décennie. Cependant, les progrès ont été inégaux : les filles des communautés mal desservies restent les plus vulnérables, en particulier celles vivant dans des situations de conflit et de crise. À l’échelle individuelle, des facteurs croisés comme l’ethnie, la caste, l’orientation sexuelle, l’identité de genre et une situation de handicap exposent certaines filles à un plus grand risque.

La troisième réunion du Réseau recherche-action sur le mariage des enfants (le CRANK) de 2022 a eu pour thème « Soutenir les filles les plus marginalisées : quels enseignements pouvons-nous tirer des données sur le mariage des enfants ? »

Vous trouverez l'enregistrement de la session, les présentations et les contenus associés plus bas.

Quels sont les meilleurs moyens de soutenir les filles déjà mariées, divorcées et séparées, ainsi que les filles exposées à un risque accru de mariage en raison de facteurs croisés aux niveaux individuel, communautaire et sociétal ? Les données sur cette question sont lacunaires. Lors de cette réunion, nous nous sommes penchés sur de récentes études qui cherchent à combler ces lacunes et à générer des données qui permettront d’améliorer les programmes et politiques à l’appui des filles les plus marginalisées.

Cette réunion de recherche du CRANK a été un space pour :

• Discuter des données et des enseignements tirés de trois études centrées sur le soutien des filles marginalisées vulnérables au mariage des enfants dans trois contextes différents.
• Écouter des chercheuses et professionnelles faire un bref exposé des plus récentes recherches sur le mariage des enfants.

Points à retenir

• Les interventions intersectorielles à différents niveaux de l’environnement des filles sont plus efficaces que les interventions portant sur un seul enjeu qui ne mobilisent pas les communautés. Les transferts monétaires peuvent contribuer de manière efficace à diminuer la pauvreté des ménages (une cause du mariage des enfants) s’ils sont combinés à des programmes d’autonomisation et de renforcement des compétences des filles.
• Selon des données sur des filles déplacées par les conflits au Soudan du Sud et dans le Kurdistan irakien :
  • Il existe une forte corrélation entre le fait d’être divorcée, veuve ou mariée et les problèmes de santé mentale. Cela est étroitement lié à l’exclusion du système scolaire et des réseaux sociaux, au manque de pouvoir décisionnel, à l’exploitation et aux abus.
  • Les filles déplacées vivant avec un handicap ont difficilement accès à l’éducation, sont souvent harcelées et peuvent avoir l’impression d’être un fardeau pour leurs familles. Leurs possibilités de faire un bon mariage sont également plus limitées.
• Des données de la République dominicaine montrent un lien entre la violence et l’exclusion vécues par les personnes de genre non conforme et leur mariage avant l’âge de 18 ans. Ces personnes se marient pour des raisons économiques et pour échapper à la violence et aux mauvais traitements dans la maison familiale, notamment la violence sexuelle ayant pour but de « corriger » leur orientation sexuelle. Les mariages forcés sont motivés par des normes religieuses et traditionnelles relativement au genre.

Les animatrices et et intervenantes étaient :

• Elvira Constantina Pablo Antonio, conseillère en politique et mobilisation des membres pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Filles, Pas Epouses : Le Partenariat Mondial pour la Fin du Mariage des Enfants.
• Karen Austrian, directrice du GIRL Center et associée principale du Population Council, Kenya.
• Kimberly Howe, professeure et chercheuse adjointe et directrice de la recherche, et Elizabeth Stites, directrice de la recherche et professeure ajointe, Tufts University.
• Rosalba Karina Crisostomo, directrice exécutive, Colesdom - Comunidad de Lesbianas Inclusivas Dominicanas, République dominicaine.